La saison 2022
 

Dimanche :
 
   Après une belle soirée et une bonne nuit de sommeil, il faut y repartir pour essayer d’aller chercher l’arrivée de ce rallye. Et la tâche sera ardue avec 4 spéciales ultra rapides couplées avec la sublime spéciale de Brie qui sera clairement plus technique et complète. Au classement, les optiques sont les suivantes. Destremau est à 9’’ devant nous, il va falloir essayer d’aller le manger. Darboure est 19’’ derrière et Aranthabe à 24’’ tout deux avec des autos bien plus taillées pour ce type de terrain sur le papier.
   Thierry a donc intérêt à être prêt car il va attaquer par Cabane Rouge et poursuivra sur Jaffe.

ES7 : Cabane Rouge 1 : ça gaz pas mal

   Le départ va être donné mais pour le moment nous avons droit à un petit blocage. Effectivement, Laurent Fouquet est parti à la faute en fin de spéciale, causant des retards. Malgré l’apparence simple de cette spéciale, il faudra se méfier que les vitesses y seront vertigineuses et les freinages cruciaux.
   Top départ pour nous et Thierry a du mal à s’y mettre en restant en 4ème sur le premier petit bout de 450m sur le goudron. Sur la suite, le rythme est bien meilleur et le pilotage est même assez exceptionnel sur un énorme freinage après plus de 900m de chemin bosselé. En effet, le train arrière part dans tous les sens et Thierry gère le freinage, le volant et les passages de rapport tout en reprenant le goudron en glisse avec un moteur toujours aussi agréable… ouch c’était quand même très chaud !
   Nous sommes sur des terres inédites en TT mais que nous connaissons très bien puisqu’elles se trouvent à seulement quelques centaines de mètres de la maison. On peut enfin rouler sur les routes de campagne à côté de chez nous de manière officielle xD.
   La ligne d’arrivée est très rapidement en vue, la spéciale se faisant en moins de 4’30’’. Petite inquiétude le temps d’arriver au point stop, nous avons un crissement sur l’arrière… Au moment de prendre le routier le bruit est très présent mais je me rappelle l’avoir entendu au départ de la spéciale sans vraiment y prêter attention.
  Nous décidons quand même de nous arrêter sur le routier, dans le doute, histoire de vérifier un peu que rien n’a subi de dégât. Je descends, je fais le tour, RAS pour moi. Sur le reste du routier, ça cogite dur… puis me vient une idée : « et si c’étaient les silentblocs de bras tirés qui couinaient ? » Thierry valide mon hypothèse.

   Arrivés à l’assistance, nous sommes partis pour mettre un coup de graisse quand Thierry dit à tous : « Houla, ça va être compliqué pour nous, le châssis est en train de couper ! » Heuuu hein ? Quoi ? En effet, un tube est cassé sur 180° de sa surface travaillante juste au-dessus de la soudure. Ouch ok.
   Nous prenons la décision de ressouder sur place. C’est parti, on sort le poste tout neuf, on met le groupe à fond les ballons, ça gratte la peinture dans une zone bien difficile d’accès. Un linge blindé d’eau pour protéger les durites d’essence. On ne joue pas avec la sécurité !
   Le calculateur est débranché, les grands travaux peuvent commencer. Et ça tombe bien nous avons un soudeur professionnel à l’assistance en la personne de Sylvain. C’est parti ! La présence d’un peu de rouille sous la peinture nous fait dire que l’affaire ne date pas d’hier, le tube devait déjà travailler depuis un moment.
   Dans le temps imparti nous avons le temps de souder, faire le plein, contrôler les niveaux de liquide de frein et même repasser sur un équilibre de freinage similaire à notre début de course, nos réglages n’étant pas forcément beaucoup mieux en ce début de journée. Nous verrons dans Jaffe. On plie tout, et pointage dans les temps en sortie de parc. C’est good !
   Côté course, cette spéciale ne sera pas notre meilleure. En effet, elle est tout en vitesse et les gros 2RM en profitent pour nous passer devant dans celle-ci en toute logique. Nous faisons le 50ème temps au agénéral, 13ème des 2RM et 4ème de classe. Nous lâchons 4’’ sur Aranthabe et 5’’ sur Destremau et Darboure. Notre retard sur Destremau passe dont à 14’’ et notre avance sur Darboure à 14’’ également et 20’’ sur Aranthabe.

ES8 : Jaffe 1 : pas mal du tout

   Thierry est chaud prend sa propre suite. Encore un départ sur goudron comme dans la première. Le rythme n’est pas mauvais mais sur le premier gros freinage en terrain meuble le train arrière veut encore passer devant. Thierry nous fait encore une démonstration de maitrise en ramenant tout le monde à bon port. Houlaaaa c’était très très chaud encore !
   Dans la foulée, dans les trous et les bosse un rapport de boite nous fait défaut et nous fait perdre un peu de temps. Globalement la spéciale est constante niveau rythme. Il y a moyen d’en mettre un peu plus à certains endroits mais pas des masses. Nous sommes quand même sur quelque chose de bien optimisé déjà.
   Le chrono nous place 52ème au général, 15ème de groupe, 4ème de classe sur une spéciale tellement rapide que nos freins nous handicapent certainement un peu mine de rien. En 2RM l’affaire se corse pour nous. Destremau nous colle 10’’, Aranthabe 9’’ et Darboure 2’’. Nous perdons du terrain.



   Pas d’assistance, on file vers Brie 1. Goeffrey Menut et Eric Gomés sont venus nous dépanner pour le refueling. Le buggy en avait quand même un peu besoin avec les plus de 11km qui nous attendais juste après.

 

ES9 : Brie 1 : le pied et la fougue

   J’en profite pour passer baquet de gauche pour celle-ci ! Il va falloir s’y mettre et rapidement car je n’ai pas encore touché le volant, il est midi et j’ai 200m a faire avant le départ…
Le décompte est donné, un coup sur le casque et go !! Je n’aime pas le départ et ça se sent un peu. Je suis trop prudent mais je le savais… la suite est quand même de très bonne facture. Quelle spéciale, toujours ma préférée, il n’y a pas à dire.
   Les portions de bois sont bien négociées, mais on peut encore en mettre un peu plus. Nos freins nous font encore défaut, si bien que sur un zone spectateur, je veux faire un gros frein pour le spectacle. Le train arrière se dérobe et nous rentrons dans le champ tout en glisse en survirage. Heureusement un bon réflexe au frein à main redresse l’auto et nous passons à côté des bidons sans rien toucher… ouf !
   Toute la spéciale est sur un très bon rythme quand arrive la partie finale. Nous sommes en glisse dans un droite en 2ème et je crie à Thierry dans le micro : « Ça passe à fond », en parlant du saut de route à venir. Je ne comprends pas sa réponse qui dit « OK ». 2ème, 3ème, 4ème, 5ème…….le saut arrive, nous sommes dans les 150-160 km/h et il semble avoir creusé sur l’appel…. je relâche une demi-seconde avant le saut pour mieux réaccélérer sur la bosse. Je m’attends à un saut plutôt long et à plat… le buggy s’envole du nez, mais l’arrière va bien plus haut. Tout se passe très vite mais je sens mes yeux qui s’écarquillent pour mieux voir le sol et le nez finir par se poser à gauche puis à droite suivi par le train arrière qui talonne. Ouch, là on n’a pas joué petits bras ! Thierry me dit « 2ème tour n’y pense pas ! ». On est bien d ‘accord c’était plus chaud que prévu !
   La fin de spéciale est passée à bloc en surveillant les dégueauges dans les gros droites qui nous pénalisent toujours malgré les toutes dernières évolutions du carter d’huile.
   Whaaa nous sommes au bout de celle-là ! On n’a pas molli, le chrono doit quand même valoir le détour, je suis trempé dans le buggy.



   En effet, sacrée performance puis nous rentrons dans le TOP30 général avec le 29ème temps scratch, 8ème de groupe, 3ème de classe. Et surtout, on remet un peu les pendules à l’heure avec nos concurrents les plus proches. Aranthabe est à 4’’ ce qui nous redonne de l’air au général (15’’ d’avance pour nous), Destremau à 9’’ et surtout Darboure à 18’’. Probablement pénalisés pour d’autres raisons, nous nous retrouvons maintenant en tête de ce petit groupe et Aranthabe est maintenant notre plus grosse menace.



ES10 : Cabane Rouge 2

   A l’assistance, plus de couinement de silentbloc que nous n’avons finalement pas eu le temps de re-graisser et la soudure de fortune est toujours là ! En revanche, nous sommes crevés à l’arrière gauche. La crevaison est lente, pas plus de bobo que cela.
   Le temps de changer la roue, nous en profitons pour essayer de purger encore un peu l’avant. Quelques bulles sortent encore. Hummm nous avons sûrement quelque chose sur notre maitre-cylindre de freins avant.
   Quoi qu’il en soit il reste une boucle. Let’s go, objectif essayer de tenir Aranthabe et Darboure qui sont à nos trousses dans le Challenge. En effet, nous en avons laissé un peu sur la 7 et la 8 et nous avons tout repris dans la 9. Status Quo donc avec le samedi soir avant cette boucle.
   Nous avons débriefé avec Thierry pour bien corriger et affiner Cabane Rouge. Il me dit que suivant comment ça se passe je prendrai le dernier relai. Le départ est donné est Thierry est bien dans le coup, mieux qu’au premier passage. Seulement, il y a pas mal de soucis de rapports sur la suite et Thierry s’énerve un peu. Quelques petites secondes s’envolent au passage même si certaines équerres sont passées très forts toujours avec un freinage plus que délicat mais avec une vraie maitrise de la machine, même dans ces conditions. Le final était un des points à corriger mais reste perfectible. Aie, nous risquons de perdre du temps dans celle-ci.
   En finalité, la spéciale étant hyper rapide (ce qui explique aussi nos difficultés), nous sommes 51ème au général, 14ème de groupe et 5ème de classe et lâchons 9’’ sur Aranthabe qui revient à 6’’. Ça va être chaud !

   Nous revoilà à l’assistance, et Thierry me laisse le volant pour la dernière boucle. Dans ma tête je me dis que si je fais vraiment le sans faute, je dois peut-être pouvoir gratter une dizaine de secondes maxi dans Jaffe, sachant que Aranthabe en avait fait 9’’ de moins que nous au premier passage. Ca va être compliqué de ne pas en lâcher.

ES11 : Jaffe 2, on en lâche

   Même si je profite de l’expérience du premier passage de Thierry, cela reste mon premier passage au volant mine de rien.
   Au décompte je suis concentré et j’ai en tête les zones à améliorer et celles à conserver. Le départ est très bon, difficile de faire mieux, les roues fument sur les freinages. Globalement j’ai l’impression d’améliorer, mais je sens que les freins m’handicapent notamment sur les zones avec beaucoup de bidons où je suis obligé de freiner plus tôt, les réactions du buggy étant un peu trop imprévisibles.
   Jusqu’ici les trajectoires sont propres, les freins plutôt bons quand même, mais je faute sur une épingle… survirage, et visite dans le champ ! Merde ! 2-3 secondes de perdues…. Rrrhhhh. La fin est bonne, j’en met un maximum même si certaines zones sont piégeuses.



   L’arrivée est passée et impossible d’avoir de chronos, ils ne sont pas présents sur le site… Le temps de faire le refueling, nous nous dirigeons vers la dernière.

ES12 : Brie 2 on envoie tout

   En effet, suite à un blocage, nous avons le temps de nous préparer et de voir les chronos finalement. Nous sommes 43ème, 12ème de groupe, 4ème de classe. Aie aie aie, malgré une amélioration de 7’’ sur le premier passage, non concédons encore 5’’ sur le Cledze de Aranthabe. Hormis mon erreur qui nous coute chère du coup, il était difficile d’aller chercher ces 5’’. Au général, nous ne sommes maintenant séparés que par une toute petite seconde !
   Ça va être très très chaud sur cette dernière spéciale, il va falloir envoyer et faire une super spéciale ! Pareil, j’ai quelques zones où je peux améliorer notamment une portion de bois où j’avais hésité à prendre la 4ème et la zone prise en travers devant les spectateurs entre autres.

   C’est parti, le décompte est donné, c’est la dernière, on envoie et on reste concentrés ! Go !! Cette fois, le départ que je n’aime pas davantage est pris assez fort, nickel ! Les parties boisées plus fort aussi et les zones qui embarquent sont plus proprement négociées. Franchement, la rythme est très très bon, pas d’erreurs sur les vitesses, tout est nickel. Passage devant les spectateurs en glisse mais pas trop après une portion de bois où le rythme est incroyable notamment grâce au buggy qui a un comportement impressionnant dans ce bois défoncé et creusé.
Tout est au poil d’un bout à l’autre jusqu’aux dernières épingles où ça dégeauge beaucoup mais où j’attends bien que la pression revienne pour renvoyer. Et c’est fait ! La cellule est passée ! Nous avons fini ce rallye et comment, quelle dernière spéciale ! Les moindres miettes ont été collectées. Tout est toujours améliorable, mais nous n’aurons certainement pas de regret si on nous dépasse sur le fil en 2RM.



   En route pour le parc fermé, je laisse ma place à Thierry au volant pour qu’il puisse profiter du podium d’arrivée, ayant profité de celui du samedi moi-même. Je regarde notre temps, 8’.59’’.3. Pas mal, c’est 10’’ de mieux qu’au premier passage ! Belle performance. Je regarde en ligne, Hervé Brient est en 8’.59’’.0 avec le 3ème temps scratch ! Franchement, ça sent bon. Clévenot et Zielinski qui étaient à 100% pour aller chercher la victoire sont 15’’ et 17’’ devant. Nous attendons le classement mais nous avons fait une spéciale exceptionnelle à seulement 17’’ du leader sur la plus grande du WE.


 
   Arrivés au parc, confirmation, nous faisons le 4ème chrono de groupe et le 2ème de classe. Aranthabe est à 17’’. Nous conservons donc notre position. In fine, nous réalisons le 21ème chrono général scratch sur 88 véhicules, 4ème de groupe sur 23 et 2ème de classe sur 13. Incroyable ! Quelle fierté de mettre notre petit prototype à ce rang surtout quand on regarde les autos devant et derrière.

Conclusion :

   Encore beaucoup d’émotions sur un podium d’arrivée sublime, surplombant une foule particulièrement fournie cette année, bien aidée par un soleil sans faille tout au long du week-end.
Notre assistance aura également été sans faille. Plutôt tranquille le samedi avec Quentin, Luka, Annie et Tony, venu nous aider en fin de journée, elle aura été plus occupée le dimanche avec de la soudure pour Sylvain, aidé par ses bambins néophytes Gwenaëlle et Alexandre venus apprendre et Ting Ting sur notre assistance assez chaude du dimanche matin et Annie toujours fidèle au poste.

   En spectateur, Jennifer sera venue nous voir, nous et les copain, sur la journée du samedi et ma Chérie tout le WE sur les différentes spéciales notamment en compagnie de Bubulle qui suivait également l'équipage Gomés/Floriant.

   Dans le buggy toujours autant de plaisir en Père et Fils. Thierry a une nouvelle fois démontré ses talents de pilotes malgré une concurrence toujours plus féroce et l’approche de ses 60 ans. Encore un rallye Dunes et Marais de bouclé pour lui, son 25ème pour sa 32ème participation sur les 45 éditions, exceptionnel !



   Pour ma part, ma 13ème participation ici pour autant d’arrivées, aura été l’occasion d’en apprendre encore un peu plus sur les réactions du buggy dans la « nouvelle » configuration. Même si nos freins un peu défaillants du WE nous aurons quand même pénalisés, cette expérience nous aura permis d’aller un peu plus loin dans la prise de connaissance de l’équilibre du buggy dans des situations de grosses glisses. C’est toujours bon à prendre.
Globalement, nous aurons aussi pu voir que les améliorations moteurs entamées en 2021 et abouties en 2022 en partenariat avec Clément Gomés portent leurs fruits et viennent aider une amélioration du châssis qui nous permet aujourd’hui d’aller titiller certains Cledzes et certaines très grosses autos en 2RM/2.0L qui étaient régulièrement plus d’une minute devant nous auparavant sur chaque spéciale.

   Et bien sûr, comment pourrait-il en être autrement, le mot de la fin revient à notre Bonne Etoile perchée tout là-haut et qui devait attendre avec impatience que sa Team préférée arpente les chemins du Dunes et Marais en 2022. J’espère que nous t’aurons rendue encore un peu plus fière en nous voyant poursuivre sur notre philosophie d’évoluer par nos propres moyens, de continuer à prendre plaisir tous ensemble, en famille, autour de cette passion qui nous rassemble toujours autant depuis tant d’années et nous fait vivre des émotions toujours aussi fortes, spéciales et inoubliables. Tu nous manques…

   Rendez-vous en 2023 dorénavant pour la suite de notre histoire, très probablement au Rallye des Terres du Gâtinais où nous aurons une place sur le podium acquise cette année à défendre avec peut-être quelques nouveautés techniques sur le prototype Méchin ! Affaire à suivre. Bye !



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