Terre du Gâtinais 2016
Préparation - Première journée :
Après une saisons avec seulement le Dunes et Marais au programme, cette saison 2016 commence au mois de Mai par le fameux rallye du Gâtinais, toujours un week end réservé dans le calendrier des passionnés du Tout Terrain malgré deux dernières éditions s'étant déroulées dans des conditions dantesques. Après plusieurs mois de préparation pour venir y participer, le buggy est fin prêt pour attaquer un rallye supplémentaire sur son CV, suivi d'Orthez-Béarn et de l'habituel Dunes et Marais.
Organisé entre Corbeilles en Gâtinais et Pannes, la 10ème édition promettait son lot de surprises et d’émotions. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela aura été le cas avec deux journées bien différentes avec un samedi très glissant et piégeux et un dimanche roulant.
Pour nous l’aventure n’aurait jamais vu le jour sans un tirage au sort chanceux de Thierry à la deuxième édition de la soirée AgoraTT. Parmi les lots proposés, nous avons la chance de remporter un engagement pour le rallye du Gâtinais qui se trouve être parfaitement placé au calendrier pour nous laisser le temps de finir les modifications apportées au châssis depuis la fin du Dunes et Marais 2015.
Grosse évolution sur le buggy : les demi-trains arrières. Très limités en débattements, ils ne nous conviennent pas et son très loin des standards nécessaires pour pouvoir rouler correctement dans les trous et les bosses. Après un long travail de réflexion sur la manière de replacer les amortisseurs, ainsi qu’un chantier pour conserver les barreaux en place, les barreaux de 505 d’origine, cette partie là du véhicule est toute nouvelle au moment d’attaquer le rallye après seulement quelques kilomètres d’essais. Malgré ces courts tests, les sensations ne trompent pas, l’arrière saute beaucoup moins et le véhicule semble plus efficace, sûrement dû au fait d’avoir augmenté le débattement total de près de 50%.
C’est donc le jeudi 28 avril 2016 que nous arrivons sur les Terres du Gâtinais avec le camion d’assistance, le buggy et notre assistance du week-end : Benco (Gaëtan), BuBulle (Julie), Tonton Bille, et ma maman. Objectif pour nous aujourd’hui, faire les reconnaissances des deux premières spéciales à pied en espérant trouver une place au convoi le lendemain pour au moins avoir vu les deux autres spéciales avant le départ.
Jeudi :
C’est parti pour les premiers 10km du rallye. Déjà on se rend compte du profil de la première spéciale. On est étonné de voir à quel point le rallye va être roulant si le temps reste sec. Ce point est un peu inquiétant pour nous compte tenu de l’état de santé de notre moteur. Avec les modifications du châssis, le moteur qui a consommé 5L d’huile à Royan n’a pas été modifié si ce n’est un cloisonnement du carter plus abouti pour éviter les dégauges dans les virages à gauche. Nous sommes donc très peu confiants sur nos chances de voir la ligne d’arrivée avec un terrain aussi dur pour les mécaniques et surtout pour la motorisation.
Après 10 premiers kilomètres et près de 3h à pied clôturant la première spéciale, nous nous demandons comment nous allons pouvoir faire la deuxième journée. Autre constat, la reconnaissance à pied nous a permis de noter pas mal de repères (sur le sec et qui seront beaucoup moins utiles avec la pluie) et de mémoriser le tracé. C’est à 17h00 qu’on attaque la seconde spéciale par un premier goudron de près de 700m. Les portions sont longues et promettent de bonnes sensations pour le samedi. Arrivés à la fin de la spéciale après 2h30 de marche supplémentaires, il est temps d’aller reprendre des forces autour d’un bon apéro en camping sur le camp préparé en notre absence par Tonton Bille et Gaëtan.
Vendredi :
Reconnaissances :
Vendredi matin l’idée est de trouver le lieu de réunion des 4x4 de convoi et de se trouver 2 places. Au réveil les jambes sont douloureuses. Un petit déj et c’est parti pour Corbeilles en Gâtinais depuis Montargis, lieu du campement.
Arrivés sur place, on fait le tour des véhicules entreposés au parc et on tombe sur Mickael et Stéphane qui roulent sur le véhicule n°112. Ils ont 2 belles places tout confort à l’arrière, mission accomplie ! Merci à eux pour la promenade. Après quelques mots avec la famille Carmel présente chez elle pour rouler à bloc et la famille Séguineaud juste arrivée sur place, c’est parti pour les recos en convoi.
Les deux premières spéciales confirment les notes prises la veille. Tout va bien et nous semble clair à Thierry et à moi pour attaquer le samedi dans de bonnes conditions. Pour les spéciales du dimanche en revanche c’est plus délicat. Sans repère (sans avoir vu les vidéos de recos proposées sur le site) et avec de multiples modifications potentielles du parcours pour anticiper les mauvaises conditions météos, nous sommes un peu perdus. Si bien que j’arrive déjà à me pommer sur certaines portions du roadbook au rythme reconnaissances, ça promet. Finalement j’arrive quand même a noter quelques points importants, principalement les gros dangers à éviter.
Vérifications techniques et administratives :
C’est à 17h02 que nous sommes convoqués pour les vérifications administratives. C’est dans une excellent ambiance, détendue et chaleureuse que nous passons cette épreuve avant de nous rendre au technique.
Avant de pointer au technique, des enfants nous demandent de montrer l’accélération du moteur à vide. Je dis à Thierry de jouer le jeu. J’en profite pour voir de quelle couleur sort la fumée d’échappement. Un beau bleu bien visible s’échappe du pot pour la plus grande joie des enfants, et notre plus grande inquiétude… Les vérifications techniques se passent très bien et nous voilà en route pour le parc fermé.
Ca y est, les « corvées » sont passées, c’est l’heure d’aller prendre des bières tous ensemble avec l’arrivée de deux autres membres de l’équipe, Jérémy et Aline.
Le mot d’ordre du WE sera de s’amuser et de profiter un maximum de la chance que l’on a de pouvoir rouler en famille qui plus est.
Le soir vers 23h00, trois nouvelles personnes rejoignent la Team au camping, les Cagouilles Casquées (Martine et Cyril) ainsi que Nesquik (Jérémy Souchet), notre mascotte depuis plusieurs années maintenant. Ambiance garantie avec ces nouveaux venus qui ne sont pas du genre à rester sérieux tout un WE.
Samedi :
Sortie de parc, première assistance, on refait les niveaux, on rigole tous ensemble et c’est parti pour la courte liaison jusqu’à la première spéciale du rallye : La Sucrerie
ES1 : La Sucrerie :
Le moteur est à température, il faut. Avec un peu plus d’un kilomètre de liaison seulement, pas évident de se mettre dedans avant d’attaquer le premier secteur chronométré. Pourtant au décompte je sens que Thierry a envie de bien attaquer d’entrée. 5….4……3………2…………..1…………………..Go ! 450m équerre droite gros frein au bois ! Le moteur pousse bien, c’est déjà ça. Thierry est dans le rythme, et déjà un très beau passage sur un 90D goudron/chemin qui aura fait plaisir aux quelques spectateurs présents sur le bord de la piste. Nous avons fait environ 1.5km de course avec de très bonnes conditions et soudain, l’herbe arrive, humide, glissante. Un signe ne trompe pas, un bidon est déjà couché empiétant sur la ligne de course. Freinage délicat, le buggy ne reste pas en ligne. Nous comprenons que le samedi ne sera pas si rapide que prévu aux reconnaissances.
Après un petit temps d’acclimatation, le rythme n’est pas si mauvais. Mais je sens que gentiment, nous tombons dans un faux tempo bien trop prudent pour aller chercher un bon chrono. Malgré quelques relances de ma part dans la radio, Thierry joue la prudence jusqu’à l’arrivée. Au moment de regarder les temps, je suis un peu déçu de notre entame de rallye. Nous faisons 44ème sur 54 au général et le 8ème temps de classe sur 13. Il va falloir se réveiller si on ne veut pas accumuler trop de retard dès le début du rallye. L’idée est de freiner un peu plus fort dans la deuxième spéciale. Pas évident néanmoins compte tenu du fait que certaines portions sont très roulantes et d’autres très glissantes.
Au pointage avant assistance je suis déçu de voir que le Team Dizi est déjà hors rallye après une casse de différentiel à quelques centaines de mètres de l’arrivée, panne qui leur était déjà arrivée en 2014 à Royan.
De notre côté petite frayeur à l’assistance, nous sommes déjà obligés de rajouter 1L d’huile, ça s’annonce pas bien du tout pour le reste du WE.
ES2 : Lorcy le Mont
Après une mise en jambe un peu moyenne, nous attaquons la deuxième spéciale avec un peu plus de niaque. Le terrain est toujours aussi piégeux. La motricité est quasiment inexistante sur certaines portions et nous n’avons pas envie de nous mettre à la faute dès les premiers kilomètres de spéciale. Néanmoins, en restant propre, Thierry hausse son rythme même si pas mal de portions sont perfectibles, la faute à des reconnaissances qui auraient méritées d’être plus approfondies également.
Nous sommes à deux doigts de partir en tête à queue sur deux ou trois équerres mais le jeu de frein à main nous remet en place jusqu’ici.
Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Au détour d’un bois, nous voyons Daniel Prud’homme et son naviguateur Eddy Poret en difficultés après un tête à queue et une marche arrière récalcitrante, Eddy étant obligé de descendre pour pousser l’auto. Cette perte de temps leur vaudra une sacrée remontée tout le long du WE et une belle bagarre néanmoins tronquée par des ennuis mécaniques dans la dernière spéciale. Encore bravo pour votre rallye.
Pour nous les chronos sont bien meilleurs et même très bons cette fois-ci. Nous faisons le 39ème temps sur 53 et surtout le 4ème chrono des 2L 2RM sur 12.
Côté assistance, toujours une inquiétude sur l’état du moteur. Encore 50 Cl pour compléter le plein d’huile avant d’attaquer la seconde boucle.
ES3 : La Sucrerie 2
Toujours avec la même idée, celle de rester propres et de respecter la ligne de course, la départ de cette spéciale est toujours très roulant, beaucoup de vitesse avec de bons appuis et des gros freinages. Mais comme au premier passage, les choses se gâtent assez vite. Les portions herbeuses sont toujours là et l’herbe tient le coup malgré le passage de près de 100 véhicules.
La pluie ne cesse pas et un crachin continue depuis le matin entretient l’humidité sur les pistes et maintient des conditions de roulage très difficiles. Dans ces conditions et un peu à l’instar de la première du matin, le rythme va decrescendo pour un temps malgré tout plutôt bon à l’arrivée. Thierry signe le 37ème temps sur 51 et le 7ème chrono sur 12 de classe.
Devenu une habitude, la moteur consomme toujours ses 50Cl d’huile à chaque spéciale. Côté positif, aucune fuite n’est visible sur le bloc moteur et pas de fumée bleue au ralenti.
ES4 : Lorcy Le Mont 2
Au moment de nous élancer, le vent est très fort et la pluie recommence à tomber après une légère accalmie pendant la pause assistance. Thierry a le tracé un peu plus en tête et nous sommes déjà satisfaits des modifications de châssis entrepris pendant l’inter-saison. Le buggy saute moins à l’arrière et les roues sont moins souvent en l’air ce qui était très visible précédemment avec des montés en régime soudaines et répétées du moteur même dans les zones roulantes.
Le décompte et c’est parti ! Thierry attaque très fort cette spéciale, première équerre sur goudron roues bloquées passé en glisse sur chemin, pour 400m de chemin à fond malgré les trous et les bosses (chose impossible avec l’ancienne configuration du châssis) équerre droite à la limite de la sortie de piste. Puis de nouveau des conditions difficiles bien que moins glissantes grâce au vent qui a asséché la piste.
Plus les minutes défilent, plus la pluie est intense et le tracé glissant. Le rythme baisse peu à peu jusqu’à l’arrivée cette fois la faute a des conditions météos de moins en moins avantageuses. Ces conditions seront d’ailleurs injustement plus critiques pour les véhicules partant derrière nous. C’est notamment le cas du duo Carmel/Carmel. A la bagarre avec nous avec seulement 2’’ d’écart jusqu’ici, ils ne peuvent que constater les dégâts avec un temps comparable à celui du matin alors que le nôtre est 1’30’’ meilleur. Dommage car une jolie bataille s’annonçait pour le WE quand on sait que 1’30’’ nous sépare à la fin du rallye…
Dans cette spéciale nous faisons le 34ème temps sur 49 et le 6ème de classe sur 12. Nous prenons la 5ème place de classe que nous ne lâcherons plus jusqu’à la fin du rallye.
ES5 : La Sucrerie 3
Comme d’habitude, les gouttes sont là pour nous montrer le chemin au départ du dernier passage de cette spéciale. Et comme d’habitude, les conditions sont très bonnes sur les premiers 2km avant de se dégrader. L’herbe est toujours là et toujours aussi humide. Le rythme est plutôt bon mais les derniers kilomètres auraient pu être un peu plus rapides. Nous améliorons finalement le chrono du deuxième passage de 8’’ seulement, les conditions s’étant re-dégradées en cours de journée.
Nous réalisons le 37ème temps sur 49 au général et le 6ème chrono de classe sur 12. Grosse inquiétude néanmoins à cette assistance. En plus de manger ses 50Cl habituels, le moteur fume bien bleu au ralenti et une fuite est visible par l’arrière. Les symptômes commencent à s’accumuler.
ES6 : Lorcy Le Mont 2
Voilà la dernière spéciale du Samedi. Peu confiants lors des reconnaissances concernant le moteur, les derniers signes décelés à l’assistance ne nous réconfortent pas tellement. L’idée est donc de préserver l’essentiel dans cette spéciale, à savoir amener la voiture au parc du samedi soir pour fêter ça avec toute l’équipe.
Départ difficile donc dans cette spéciale avec une quasi tête à queue dès la deuxième équerre et un faux rythme sur le dernier tiers.
On finit le samedi comme on l’avait commencé avec des freinages trop précoces sur un terrain tout de même très piégeux et très changeant d’un virage sur l’autre.
Nous sommes 41ème sur 49 et 9ème de classe sur 12 de classe dans cette spéciale.
Arrivés à l’assistance, on ne comprend plus rien, la fuite est toujours là bien que plutôt discrète et le moteur ne fume plus bleu au ralenti. La plus grosse frayeur de ce samedi aura finalement été un coup de vent qui aura endommagé les filets, le toit et la prise d’air du toit après que le capot arrière se soit retourné sur le buggy…
Bilan du samedi :
Le bilan du samedi est forcément bon. Nous sommes présents au parc malgré un moteur montrant des signes de fatigue évidents.
Côté chronos, deux périodes creuses en début et fin de journée avec des bons temps dans les autres passages et en point d’orgue un 4ème temps de classe dans la deuxième spéciale. Nous pointons à la 33ème place au général sur 49 et à la 5ème place de classe sur 12. Dans le classement spécifique Légend Group, nous tenons pour l’instant notre place sur le podium sur la deuxième marche derrière un impressionnant duo Ridel/Besnard absolument imprenable. Cette place est néanmoins en danger avec le retour du Phils’Car n°294 piloté par Daniel à seulement 36’’.
La mécanique reste le point noir de la journée et concerne le moteur. Avec plus de 3L d’huile consommés, une fuite au niveau de la distribution et une fumée bleue de plus en plus présente, il faudra jugée spéciale par spéciale le dimanche si l’on doit continuer ou non l’aventure.
C’est donc très heureux malgré tout et dans une super ambiance que nous nous retrouvons avec toute l’équipe le samedi soir pour déguster des bonnes pizzas « mes soins » (seul les membres de l’assistance peuvent comprendre) bien chaudes.