C’est, comme à son habitude, que les terres béarnaises accueillent un beau plateau fin Juillet pour la 16ème édition du Rallye Orthez Béarn maintenant bien ancré dans le championnat de France des Rallyes Tout Terrain.
De notre côté, rien à signaler. Après un super rallye du Gâtinais ponctué d’une belle 5ème place de classe et d’un podium en Légend Group avec la seconde place, l’objectif est une nouvelle fois de bien nous amuser sur les terrains vallonnés du sud de la France après les grandes plaines rapides de Corbeilles en Gatinais. Toutes les conditions semblent se réunir si on en croit la météo, pour passer un très bon WE.
Mercredi : Histoire de passer du temps entre amis et famille, nous arrivons un peu avant le rallye le mercredi pour midi. C’est parti pour les premières reconnaissances. Cette année, notre premier objectif sera de faire toutes les spéciales une fois et à pied.
Nous ne suivons pas la logique du rallye et démarrons par Castetner. Cette spéciale est relativement rapide et ressemble à celle que nous avions fait en 2014. Malgré un seul passage seulement en 2014, nous arrivons à trouver quelques repères et souvenirs de notre passage. Les 8km de spéciale sont relativement courts et nous arrivons rapidement au bout sous un soleil de plomb !
Au soir, les jambes sont déjà un peu lourdes quand même. Après une soirée tranquille dans le camping de Sainte Suzanne, et après installation des tentes, il reste encore 3 spéciales a reconnaitre avec Sainte Suzanne et Lanneplaa dès le lendemain.
Jeudi : Collation, bouteilles d’eau, Roadbook et c’est parti pour Sainte Suzanne. Très proche de celle que nous avions pu faire en 2014, seul le départ est un peu remanié. Cela nous rassure un peu, nous ne serons pas totalement perdus.
A la fraiche la marche est agréable mais le soleil finit bientôt par apparaitre et nous cuire sur place. Chaleur, peu de vents et taons ne sont pas simples à gérer. Nous avons hâte de finir les 8km du tracé pour nous reposer un peu et aller nous restaurer au bivouac.
Sur la route nous rediscutons du tracé et la spéciale de la veille, cette édition 2016 promet d’être très poussiéreuse mais aussi très belle pour tout le monde.
L’après-midi c’est le tour de Lanneplaa. Très longue spéciale, elle aussi assez proche de la spéciale de 2014, elle est à la fois rapide mais aussi un peu défoncée par endroits. Nous sommes « dans le dur » sur la fin de la spéciale avec des reliefs très marqués et avec beaucoup de cotes à gravir. C’est tout heureux que nous voyons la dernière bosse du parcours qui fait de jolies photos tous les ans.
Il nous restera Loubieng le vendredi matin pour l’avoir en tête histoire de bien attaquer le rallye.
Vendredi : C’est parti pour faire Loubieng la dernière spéciale reconnue, la première à parcourir samedi matin. D’un coup de voiture, nous voilà au départ de la spéciale. Merci à Patrick pour les balades, sans qui il aurait été difficile de pouvoir reconnaitre. C’est parti pour les reconnaissances, les jambes sont fraiches et le rythme est bon. C’est avec un agréable ciel bleu que nous parcourrons les presque 12km de spéciale allant de surprises en surprises avec des zones très techniques, et parfois piégeuses. Cette spéciale s’annonce très belle mais il faudra être vigilent en attaquant le rallye sous peine de se retrouver rapidement hors course.
A midi la spéciale est bouclée après plus de 4h de marche quand même, le rythme ayant été très lent avec les nombreuses côtes à gravir.
En finalité, nous aurons marché près de 40km en deux jours. Nous sommes fatigués avant même d’attaquer le rallye.
Vérifications administratives et techniques : C’est parti pour les vérifications administratives. Nous déchargeons le buggy et le démarrons pour aller nous présenter à la salle de Sainte Suzanne. Déjà coup de chaud, le buggy ne démarre pas. La batterie semble avoir un coup de mou. Nous poussons pour démarrer mais pas moyen, nous commençons à avoir des doutes sur l’alternateur. Nous craignons que l’alternateur ne soit cramé.
Un coup de main avec le camion pour démarrer et c’est reparti. Mais aussitôt plus alimenté de la batterie du camion, le moteur cale. Nous pensons que l’alternateur est la cause de tout cela. C’est partie, nous voilà en train de démonter l’alternateur à quelques minutes des vérifications. Au moment de remonter le nouveau avec une adaptation des fils et cosses, je me rends compte que le coupe circuit a été éteint par erreur, expliquant pourquoi le moteur calait. L’alternateur n’est donc pas forcément en cause.
Après remontage et essais avec le coupe circuit fermé, tout va bien, le moteur a un ralenti plus bas qu’à son habitude à cause de la charge mais tout tourne correctement. Nous pouvons aller nous présenter aux vérifications administratives.
Vérifications techniques : Après une petite frayeur au camping, tout se passe bien, sous le soleil et dans une très bonne humeur au contrôle technique des véhicules. Déjà on sent que les moteurs vont chauffer ce WE avec des conditions climatiques qui s‘annoncent très dures. Arrivés au parc fermé sur la place de l’Hotel de ville, les ventilateurs tournent déjà plein gaz malgré seulement quelques kilomètres de routier.
Briefing de fin de journée sur le début de course le samedi et c’est parti pour une bonne soirée en compagnie de la famille du TT. Les organisateurs, comme les équipages d’ailleurs, se méfient de la première spéciale du rallye qui s’annonce très piégeuse.
Samedi : C’est parti, nous sommes fin prêts, au moment de sortir du parc, l’excitation commence à monter. Première assistance, on fait les niveaux et en avant pour aller au départ de Loubieng.
Nous arrivons, un blocage nous fait retomber la pression quelques minutes. Je veux allumer la Go Pro, pas moyen, elle ne voudra rien entendre.
Après un peu d’attente, il faut s’y remettre, le décompte est donné. 5..4…..3……….2…………1……………………..GO !!! C’est parti, léger droite pour léger gauche sur déjà un gros bout de ligne droite pris en 5ème. Le rythme est plutôt bon. Après 1km environ nous sommes un peu vite dans un gauche qui longe un bois, nous n’oublions pas d’être un peu plus prudents sur les portions qui demanderont un premier passage motorisé pour voir ce que ça donne.
J’ai beaucoup de notes à annoncer, je me rends compte que les passages à pied sont sympas mais on a tendance à noter trop de détails. Le rythme se stabilise et n’est plutôt pas mauvais. Les freinages sans être à la limite, nous permettent de garder de la vitesse dans les enchainements. Le terrain est assez dur pour la mécanique et l’habitacle est souvent rempli de poussière. Nous arrivons sur une grande descente bosselée, arrivés en bas, ça tape fort mais ça passe. Gaz pour un grand bout de ligne droite dans un champs retourné par les autres concurrents. Le moteur répond bien mais la poussière est très présente dans l’habitacle, la salive commence déjà à croustiller.
Nous avons le parcours bien en tête malgré un seul passage. Tout se passe bien jusqu’à l’entrée dans la dernière portion de bois pour le finish. Sur une équerre droite, j’annonce gros trou prudence, le message ne passe pas bien. Nous arrivons un peu forts dedans. BOUM !! La roue avant droite, tournée à droite prend le trou de plein fouet. Ça a bien tapé !
Pour moi les notes continuent malgré un terrain très sinueux et j’ai l’impression qu’on ne s’en sort pas mal. C’est l’arrivée ! Nous discutons après avoir passé la ligne. Thierry me dit qu’on va surement abandonner… stupeur dans le buggy, le volant, depuis le choc, n’a fait que tourner petit à petit vers la gauche. Roues droites, le volant à un quart de tour sur la gauche. Ça ne sent pas très bon.
Arrivés à l’assistance, le résultat est sans appel, le boitier de direction fait maison est fendu. Après plusieurs coups au Dunes 2010 (bidon), Orthez 2011 (sortie de route pour finir dans un cours d’eau), Dunes 2011 (sortie dans une haie) et Dunes 2014 (bidon), la crémaillère n’a pas aimé ce dernier mauvais traitement. La soudure entre le corps du boitier et le losange qui accueille le pignon d’attaque est fissurée. Malgré nos efforts pour trouver une solution, la soudure aluminium sera compliquée à réaliser d’autant qu’il est un peu plus de midi un samedi.
C’est avec une immense déception que je dois rendre le carnet de bord et déclarer forfait. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Deux membres de la famille, qui devaient nous rendre visite à Orthez à partir du samedi après-midi, sont prêts à partir de Royan pour nous voir rouler. Par chance, n’étant pas encore partir, ils vont faire 1h30 de route pour aller chercher l’ancienne crémaillère du buggy, une crémaillère de 504 plateau laissée dans le grenier.
L’espoir de repartir en super rallye le lendemain renait. Préparation pour super rallye : En spectateur l’après-midi, je me renseigne pour savoir comment repartir en super rallye, ou plutôt en « Rallye 2 » comme on me le fait remarquer. Après avoir été voir les relations concurrents et avoir donné mon numéro, j’ai un papier qui dit que nous aurons un contrôle technique le dimanche matin pour être réintégrés. Nous devons nous présenter 1h avant le départ de la première voiture soit 6h30 du matin. Rien de plus simple.
Après un long travail pour réadapter la crémaillère et ses supports au buggy, nous terminons de tout remonter à minuit passé après plus de 5h de boulot.
Sous la pluie et dans le noir, le buggy ronronne et part faire un tour. C’est tout heureux que Thierry nous dit « on est de retour demain pour rouler ! ». C’est l’euphorie dans l’équipe qui aura vraiment tout donné pour repartir contre vents et marées. Dimanche : C’est tout excité que je prépare tous les documents pour aller passer le contrôle technique. Confiants de notre montage, nous sommes loin de nous douter que la déception la plus grosse du WE n’était pas derrière nous.
Au moment d’arriver au parc, nous rentrons et attendons le commissaire chargé de la vérification. Ne voyant personne, j’appelle Serge Larqué qui me dit que nous ne pouvons pas être réintégrés car nous n’avons pas rempli et transmis le papier qui dit que nous voulons repartir. Ne sachant pas si nous aurions la possibilité de repartir au moment de rendre le carnet, et ne sachant pas que ce papier devait être transmis avant la fermeture du parc du samedi soir, malgré 3 appels à la direction de course pour avoir des explications claires, nous sommes officiellement interdits de course pour le dimanche.
Enorme déception pour nous, dans un premier temps, pour moi surtout, premier concerné par cet élément administratif et plus tard bien sûr partagée par toute l’équipe qui aura dormi que quelques heures pour finalement ne pas repartir. Nous sommes littéralement dégoutés et très énervés d’avoir été si mal conseillés par la direction de course qui aura quand même su nous expliquer que nous n’appelons plus cette réintégration « Super Rallye » mais « Rallye 2 ».
Plus tard nous apprenons que plusieurs équipages y compris des habitués de la discipline, se sont retrouvés dans le même cas que nous. Problème corrigé à l’heure actuel avec la présence d’un nota disant clairement de rendre ce papier avant la clôture du parc fermé du samedi soir.
Conclusion : Entre efforts physiques lors des reconnaissances, bonne ambiance au camping comme à chaque fois, adrénaline sur l’épreuve spéciale et deux énormes déceptions nous aurons tout eu dans ce WE riche en émotions, même si nous aurions préféré nous passer de certaines.
Quelques travaux sont à prévoir pour réparer tout cela pour le gros objectif de l’année, le Dunes et Marais 2016 qui aura forcément un goût intense et particulier pour nous cette année.