Terre du Gâtinais 2016
Seconde journée : dimanche
Après une nuit fraîche au camping, il faut se remettre dans le bain pour attaquer cette seconde journée.
La situation n’est pas la même que la veille. Nous avons une place à défendre et surtout nous ne connaissons pas bien les spéciales du jour. Impossible de se rappeler les enchainements de virages après seulement un passage en 4x4. Il faudra compléter notre connaissance du parcours dans les premiers passages.
Avant toute chose, sortie de parc et première assistance. Il nous faut rafistoler les filets, changer le filtre à air bien salis de la veille et refaire les niveaux qui n’ont pas été faits suite à la péripétie du coup de vent de la veille.
Au moment de regarder au moteur, stupeur dans l’équipe, le moteur a une grosse fuite qui semble venir du haut moteur et traverser toute la distribution. Avec seulement 15’ d’assistance et déjà quelques bricoles à faire, nous devons retirer le cache de distribution, nettoyer et attendre voir si la fuite est si importante que constatée. Les minutes défilent. Si la fuite est trop abondante, la décision sera prise d’abandonner pour éviter un saut de courroie ou un décalage de la distribution. A quelques secondes du pointage, la fuite a l’air de ne pas reprendre. On décide de tout refermer, de faire la liaison et de vérifier au départ de la course que l’huile n’est pas trop présente.
Le temps de finir tout ça et nous pointons dans la minute pour quelques secondes. Nous sommes dans l’ambiance d’entrée de jeu.
ES7 : Pannes 1 Au pointage avant ES, je regarde, de l’huile est présente à l’arrière mais rien de bien méchant. On décide de rouler. Au moment d’attaquer cette spéciale, nous ne nous rappelons de quasiment rien sur le tracé. De plus lors des reconnaissances en convoi, une bonne partie de la spéciale a été occultée, il faudra faire avec.
Le début de spéciale est forcément prudent et on arrive vite à l’endroit shunté lors des reconnaissances. A deux doigts de se faire surprendre par un trou, on roule sur un rythme moyen jusqu’ici. Au tiers de la spéciale, j’annonce un 90D pour aussitôt 90G comme exécuté lors du convoi. Le 90D est bien là mais pas le 90G qui est finalement à environ 150m comme prévu au roadbook. Après 2-3 secondes de flottement, je vois le virage au loin, trop tard, Thierry à calé. Le temps de redémarrer pousser une petite gueulante et continuer, ce sont 10 grosses secondes qui s’envolent bêtement.
Le temps de reprendre confiance et sur un terrain glissant après une nuit humide, le rythme revient régulièrement jusqu’à franchir la ligne d’arrivée. Nous sommes déjà contents d’avoir terminé cette spéciale plus défoncée qui nous confirme le mieux au niveau des suspensions arrières. Nous ne regardons pas le chrono qui doit être forcément moyen. Nous faisons 41ème sur 52 et 9ème de classe sur 13 (5ème de classe sans les 10’’ perdues bêtement)
Arrivés à l’assistance, nouvelle surprise, quasiment plus de fuite d’huile et le moteur ne fume plus. Ca sera cela tout le WE, pour notre plus grande incompréhension. Il aura tout de même mangé son demi litre d’huile habituel sans pour autant perdre en puissance lors des ES.
ES8 : St Maurice Nous reprenons confiance dans le moteur après la première spéciale de la journée. Au départ de celle-ci, même topo que précédemment, plus trop de souvenirs du tracé. Je demande confirmation que le shuntage prévu par l’organisation est bien effectif, on me le confirme.
Le soleil est présent et le vent prête main forte pour assecher la piste. Le décompte est donné et on démarre avec un enchainement de courbes rapides. Toujours en « reconnaissance » du parcours, Thierry se débrouille bien même si c’est perfectible tout comme mon annonce des notes.
Cette spéciale se fait très rapidement et nous sommes surpris d’être déjà à l’arrivée. Nous faisons 34ème sur 51 au général et 5ème de classe sur 13.
ES9 : Pannes 2 A l’assistance, tout roule, le moteur est dans sa routine et on est parti pour consommer autant d’huile qu’au Dunes et Marais, ni plus ni moins. La fuite a quasiment disparue. Après la première boucle, nous jetons un œil aux chronos et nous sommes surpris de voir qu’on a toujours 31’’ d’avance sur Daniel Prud’homme et Eddy Poret. N’y croyant pas le matin, il y a peut être un coup à jouer pour le Légend Group. Il nous faut concéder moins de 8’’ par spéciale pour être devant à l’arrivée finale.
Nous partons donc le couteau entre les dents pour cette spéciale. Ca roule très bien sur les deux premiers kilomètres, puis arrive la partie shuntée aux reconnaissances. Et pour débuter un gros trou déjà limite au premier passage que nous avions oublié… ça tape fort à l’avant droit, on décolle, et je me dis qu’on a sûrement cassé une rotule ou autre. On retombe, ça roule droit. Gaaaz !
Le tempo est bon, on connait mieux le tracé, pas de perte de temps inutile comme le matin. Le terrain a bien séché et reste très bosselé. Ca brasse dans le buggy malgré un mieux incontestable encore une fois confirmé.
Nous arrivons dans la dernière ligne droite. J’annonce une ligne droite bosselée à droite (serrer à gauche). Thierry serre bien à gauche, tellement que la roue avant gauche accroche le bord du champ de colza. En contrebraquant pour ne pas y rentrer davantage le buggy sort subitement en se mettant de travers juste avant une bosse. Nous décollons de travers, en contrebraquant en l’air. A l’atterrissage, l’auto repart dans l’autre sens, Thierry remet en ligne avant de finalement franchir la ligne d’arrivée. Gros passage dans cette dernière portion. Nous avons la sensation d’avoir bien roulé en croisant les doigts pour que nos poursuivants n’aient pas été plus rapides.
Et le reste de la journée va s’annoncer difficile quand on voit notre temps. Seulement 39ème sur 49 au général et 8ème de classe, nous concédons 14’’ sur le proto n°294. Il nous reste que 17’’ d’avance et 3 spéciales à parcourir.
ES10 : St Maurice 2 A la suite de l’assistance, je booste Thierry pour essayer de hausser le rythme dans ce passage. L’inconnue est l’état de la piste. Plutôt glissant le matin, nous ne savons pas trop à quoi nous en tenir sur ce passage.
Le rythme reste bon mais nous semblons perdre du temps au fil des virages. A l’arrivée j’annonce à Thierry que nous venons de perdre notre place de second au Légend Group et notre 5ème place de classe. A l’assistance, rien de particulier, toujours de l’essence et de l’huile. Lorsque les temps tombent, nous avons la bonne surprise de ne concéder « que » 7’’. La lutte s’annonce acharnée pour la fin de rallye. Seulement 10’’ nous séparent avant d’attaquer la dernière boucle.
Cette fois, avec un terrain sec et plus en tête, l’idée est nette : attaquer pour défendre notre place ! En attendant nous faisons le 37ème temps sur 48 et le 8ème temps de classe encore une fois.
ES11 : Pannes 3 Voilà la spéciale qui sera peut être décisive, celle où l’on avait concédé le plus de temps au second passage. Dès les premiers mètres, on sent que le rythme est plus élevé que depuis le début du dimanche et même depuis le début du rallye. Les notes sont dans le tempo, j’encourage Thierry à attaquer et freiner tard. Les virages s’enchainent bien, le rythme est très bon on se régale dans la voiture.
Les pièges sont connus, on les évite les uns après les autres. Les dernières grandes lignes droites vont très fort, ça saute, ca bouge, ça fait du bruit ! Dernières accélérations et c’est la ligne d’arrivée. Nous avons la sensation de ne pas pouvoir faire beaucoup mieux.
Nous améliorons notre temps de 17’’, nos poursuivants de 10’’. Nous concédons encore du temps et l’écart se réduit à seulement 3.8’’ avant d’attaquer la dernière spéciale où nous avions concédé 7’’ au passage précédent.
L’affaire n’est pas fini, on a encore nos chances. A l’assistance, je briefe Thierry pour faire le point sur les zones où l’on peut gagner du temps et elles sont nombreuses sur la dernière spéciale.
ES12 : St Maurice 3 La voilà cette dernière spéciale. Nous sommes remontés à bloc et motivés à rouler fort pour défendre notre place. Juste avant le départ Eddy me dit que leur moteur tourne sur 3 pattes. Thierry me dis « c’est du bluffe » en rigolant.
Le décompte est fait, et go !! Gros rythme tout le long de la spéciale avec seulement deux ou trois points un peu plus lents sur des endroits piégeux. Le bord des pistes fait plaisir avec beaucoup de supporters qui nous aident aussi à mieux rouler pour faire le spectacle. Dernière grande ligne droite, gros freinage, équerre droite dans le bois pour TD sur arrivée !!!
C’est fait nous finissons ce rallye du Gâtinais pour notre première participation et advienne que pourra pour les chronos.
Le temps est tout de même très bon. Alors que les autres concurrents n’améliorent que de 0 à 5’’, nous faisons 17’’ de moins qu’au deuxième passage, soit 10’’ de mieux que le passage de nos poursuivants à leur précédent passage. Nous nous disons qu’il va falloir qu’ils sortent un sacré chrono pour nous déloger… Finalement le suspense retombe quand nous apprenons qu’ils ont eu des soucis moteur + boite dans la spéciale et pointent à plus d’une minute.
Nous faisons donc un très bon temps dans cette spéciale avec le 28ème temps scratch sur 46 et le 5ème chrono de classe sur 11.
Conclusion du rallye : Beaucoup d’émotions forcément au moment de passer le point STOP. Nous venons de terminer le rallye, chose qui comptait énormément avant de partir jeudi matin. Thierry aura fait le maximum tout le dimanche après midi pour offrir une très belle 5ème place de classe et la 2ème place Légend Group à son plus fervent supporter.
L’émotion est partagée à l’assistance puis laisse place à la joie d’avoir réussi cette première au Gâtinais tous ensembles !
Nous finissons finalement 30ème du général sur 42 véhicules (58 au départ), 6ème de groupe sur 11 (17 au départ), 5ème de classe sur 10 (16 au départ) et 2ème des véhicules Légend Group sur 7 (11 au départ).
Donc encore une fois un super WE avec une assistance au top et des supporters bien présents le long des pistes.
Le prochain rendez-vous n’est pas encore connu. Il pourrait bien s’agir du rallye D’Orthez-Béarn qui nous avait réussis en 2014 avec une belle 2ème place de classe à l’arrivée. En attendant repos et travail sur le moteur pour aborder le prochain rallye sans fumée bleue.
