Comme chacun le sait, la préparation est une phase importante pour partir sereins et confiants à un rallye, surtout quand il s’agit du fameux Orthez-Béarn, réputé pour ne pas être tendre pour la mécanique. Eh bien le moins que l’on puisse dire, c’est que la nôtre aura été, compliquée… Après des mois de travail acharné sur le buggy (à voir dans la section « Le côté technique ») les jours sont comptés avant de décoller pour le Sud Ouest et le pays Béarnais. L’objectif initial était d’aller faire le Baretous, mais nos estimations se sont révélées un peu trop optimistes compte tenu de toutes les modifications encore restantes fin mai.
Après remontage complet du buggy, les essais se déroulent le WE précédant le rallye. A la fois tout excités et stressés, nous sommes enfin en place pour essayer le prototype qui nous aura demandé plusieurs dizaines de jours complets de travail étalés sur 9 mois principalement trouvés dans les WE ainsi que la quasi intégralité des congés disponibles, exclusivement dédiés à l’évolution du buggy.
Les premiers tours de roues sont mitigés, nous avons une sensation que le moteur ne fonctionne pas à pleine puissance et que la suspension n’est pas si « révolutionnaire » que cela. Un deuxième tour nous réconforte un petit peu, il faut rouler pour voir les bénéfices du changement de conception. Le manque de frein avec une purge difficile est également un souci durant ces essais pour véritablement tester le buggy correctement.
Après 2 tours de 1km chacun, nous sommes décidés à regarder au capteur de PMH pour ajuster la distance par rapport à la cible. Ayant une incidence sur l’avance, cela peut jouer sur les performances du moteur. Et là, surprise ! De l’huile ! Une belle quantité d’huile recouvre le capteur ainsi que les zones ouvertes de la cloche… Nous avons un sérieux soucis. A priori il s’agit du joint spi de boîte qui doit fuir pour une raison ou pour une autre. Nous nettoyons et je prends le volant pour un tour rapide histoire de vérifier si la fuite est confirmée ainsi que pour reprendre les sensations avec le nouveau châssis. Après seulement 1 tour, l’huile semble s’estomper. Thierry reprend la main, j’en profite pour observer le comportement du buggy de l’extérieur. Le châssis encaisse clairement mieux les coups et saute moins dans les trous et les bosses, c’est la bonne nouvelle. La mauvaise c’est que l’huile est de nouveau présente. Pas beaucoup de solutions. Soit nous abandonnons et jetons l’éponge, soit il faut tout démonter et changer le joint malade. Nous choisissons la deuxième solution.
Déjà plutôt en retard avec notre préparation (peinture non faite, et autres tôles, électricité ou assistance loin d’être prêtes), le démontage de la boîte ne va pas nous aider. Un après midi plus tard, le verdict tombe, un morceau dur, probablement un bout de colle durcie est présente au niveau du joint, ceci explique la fuite. Changement de joint, remontage et un rapide essai le lundi semble confirmer la bonne marche du véhicule sans fuite.
Les essais sont terminés et se résument à 3-4km de « off road » et 2km de goudron pour vérifier la fuite. Nous n’aurons pas beaucoup de certitudes avant de prendre le départ à Bonnut ! Néanmoins, nos efforts ont payé, la course contre la montre pour la préparation est terminée. Nous serons bien au départ de la course le 03/08/2019 !
Mercredi-Jeudi-Vendredi :
Après être arrivés mercredi, c’est la pluie qui s’invite à la fête le jeudi matin. Pas mal de pluie même, assez pour vous rendre les spéciales bien boueuses. Le temps pour nous de faire les reconnaissances des liaisons en voiture, confortablement installés à l’abri, les nuages semblent s’estomper et se faire chasser par un soleil qui ne tardera pas à l’emporter.
Grâce à un quad gentiment prété pour l’occasion, nous sommes équipés pour faire de bonnes reconnaissances et vraiment apprendre de la piste. Même si nous ne sommes pas hyper concentrés, l’objectif final n’étant pas de rouler « à bloc », elles vont permettre de nous familiariser et de noter les gros pièges.
Après une bonne soirée arrosée comme il se doit, le vendredi matin est consacrée aux reconnaissances des spéciales du dimanche. L’après midi laisse place aux traditionnelles vérifications administratives et techniques qui, une fois passées, nous laisse le droit d’intégrer le parc fermé du vendredi soir qui avait cette année un goût de victoire déjà.
