Départ à 9h55 en théorie. Nous y sommes, l’excitation commence à monter. Nous rentrons dans le parc gentiment une quinzaine de minutes avant de nous élancer dans ce qui sera le 27ème Dunes et Marais pour Thierry, et mon 7ème.
Nous partons juste derrière les Séguineaud qui sont embêtés avec leur moteur. Visiblement, des bougies sont noyées. On pousse, on pousse et…. on pousse, on fait le tour complet du parc et c’est bon ça démarre. Ouf !
A peine partis, en liaison, Xavier et Jérémy sont arrêtés sur le bord de la route. Le buggy est câlé. Je dis a Thierry de s’arrêter. Je descends, et j’aide mon cousin à pousser. On pousse, ça embraye, ça cale. On recommence, et on recommence encore, rien. Je suis complètement rincé, et tellement désolé mais surtout impuissant face au problème. Nous n’avons pas de corde dans le buggy, rien. Nous sommes obligés de repartir et nous sommes déjà bien à la bourre après être restés 7-8 minutes à trouver des solutions.
Au moment de repartir, le petit train de Saint Georges nous coupe devant. Nous avons une moyenne de 55-60 km/h à faire pour rallier le pointage dans les temps et nous roulons à 20km/h. Il va falloir doubler. Prudemment, nous attendons le bon moment. Nous arrivons finalement pile à l’heure au pointage. C’est la merde, mon cousin ne roulera probablement pas le samedi après tant d’années à attendre ce rêve de gosse.
Assistance, on met de l’essence et c’est ok. Cyril et Pascal ne tardent pas à arriver puis Laurent et Martine pour que nous leur fassions l’assistance. C’est un peu le chantier sur les bâches mais ça fonctionne. Pointage de sortie et c’est parti ! Il va falloir se mettre dedans rapidement.
E.S.1 : Chenaumoine 1
C’est le moment de pointer, monter dans le buggy, allumer la caméra, la radio, se sangler et voilà, nous y sommes, on attaque le Dunes 2016 !
Tous les voyants sont au vert, et 10’’……5’’, 4’’, 3’’, 2’’…..1’’…………….Go !! C’est parti ! Je sens Thierry bien dans le rythme dès les premières centaines de mètres, c’est bon ça !
Ca roule bien, le moteur respire, notre châssis, toujours limité se comporte toutefois mieux que les années précédentes et confirme notre travail sur le train arrière. Premier tiers de spéciale vraiment sympa. Nous arrivons sur la première chicane, ça passe. Petit saut de route, ça décolle puis 2ème, au rupteur, 3ème, 4ème, 5ème….. et chicane, impossible de passer ! Le 3ème bidon est couché. Nous devons passer à côté. Nous coupons volontairement notre vitesse pour simuler notre passage dans la chicane. Déjà je me dis : « Aller c’est bon, on va prendre 30’’ de pénalité » (souvenir de l’année dernière).
Je dope Thierry pour rouler et retarder les freinages. On arrive sur un G3 dans le champs bidon intérieur, le virage arrive et paf’ Thierry prend corde et coupe le virage, le bidon est sur notre droite, ça ne va pas, il faut faire demi tour si on ne veut pas être pénalisé, voire exclu avec l’histoire de la chicane juste avant. Demi tour dans le champ, le voyant d’huile s’allume, il faut faire doucement. On passe le bidon et gaz !! On perd 15’’ dans l’histoire et un peu de rythme.
Le rythme revient petit à petit. Ca roule quand même pas mal avec une super sensation en fond de 5ème saut de chemin bien à plat !! Il reste maintenant 2km avec prudence sur arrivée. Equerre droite dans le champ, on fait bien monter les régimes et c’est bon on est au bout de la première sans soucis. Le moteur est à 90° pression d’huile OK, on ne refera pas une Orthez 2016, c’est déjà ça !
Je dis à Thierry, « dommage pour le tour dans le champ notre temps aurait été sympa je pense ». Bien vu, car nous sommes 71ème sur 119, et 12ème de classe sur 20, le 56ème temps et 6ème de classe étant à 15’’. Nous sommes sur un bon rythme. Il faut continuer comme ça sans couper les virages.^-^
Nous n’écoperons finalement d’aucune pénalité, la chicane ayant été shunté par tous les équipages ayant eu le même reflexe que nous.
E.S.2 : Prezelle 1
Au moment de prendre le départ, nous avons vue sur une première difficulté du parcours. Un pont quelques centaines de mètres après le départ cache de jolis trous que nous avions vu en reconnaissance sans trop savoir ce que cela allait donner. Nous regardons les buggys passer et pas mal d’entre eux, bien mieux suspendus que nous font de jolies figures. Nous regardons les Séguineaud passer, visiblement à fond, ils sont à deux doigts de finir dans le champ. Nous lèverons le pied au premier passage.
Tout s’enchaine bien dans cette spéciale. On perd forcément du temps sur les passages en trous et bosses, le châssis étant toujours un peu limité malgré de gros progrès. Ca attaque bien, mais la poussière nous handicape un peu. Sur un freinage en épingle gauche, nous arrivons un peu fort. Tout est bloqué, nous sommes à 50cm du zébra une fois arrétés et toute la poussière et la paille repasse dans l’habitacle par les filets. Pas facile de s’en débarrasser sur le reste de la spéciale.
Thierry suit bien les notes et les instructions que l’on avait dictée aux reconnaissances. Le rythme est vraiment bon, on se fait plaisir dans le buggy. Les petits bouts de goudrons en courbe, puis l’épingle gauche en haut sont bien négociés. Vient la dernière partie défoncée. Ca saute de partout, ça tappe, et le moteur est sollicité très bas dans les régimes par moments car pas toujours évident de rester dans les tours. Ligne droite sur empierré et les Seguineaud sont sur le bord de la route, j’ai juste le temps de voir Yohann remonter dans la voiture, Vionnnnn, nous sommes passés. Dernière grimpette et nous sommes au bout. Au moment de prendre la liaison, on se dit que cette spéciale est quand même bien cassante. Nous avons vu trois 2RM arrétés rien que ça…
Pas beaucoup de temps à gratter dans cette spéciale. Nous sommes 69ème sur 114 et 10ème sur 19 de classe. Au classement du rallye, nous sommes pour le moment 65ème sur 114 et 8ème de classe sur 19.
E.S.3 : Les Alluchons 1
Nous sommes toujours en sec derrière. Nous décidons de les laisser pour cette spéciale. Ce fût surement une erreur. Le départ sur chemin est très sympa, courbe droite, courbe gauche courbe droite, courbe gauche, petite portion de goudron bien négociée puis début du champ. Et là, on est comme repoussé des cordes, comme aspirés vers les extérieurs. Le moteur envoie bien, trop bien peut être, nous patinons beaucoup en fait. On essaye de freiner un peu plus tôt pour éviter de se retrouver dans les champs et perdre trop de temps.
Pas facile de trouver le juste milieu, on manque de directionnel et on sent bien qu’on perd beaucoup de temps par manque de motricité derrière. Par contre gros kiffe ! Ca glisse, ça fait des travers de partout, le moteur fait un sacré boucan.
Arrive la marche en descente. En manque de vitesse et un peu en manque de confiance par rapport au train arrière sur ce genre de saut, on décide d’y aller calmement au premier passage. Finalement on ira plu franchement au second.
On arrive sur la fin du parcours, des courbes sur chemin empierré, épingles G et nous voilà à l’arrivée après quelques courbes finales. Ca y est, la première boucle est bouclée. C’est déjà ça de pris. Je dis à Thierry « Le moteur marche d’enfer, on a bien roulé ça doit faire un bon temps ça ! ». Finalement le temps est plutôt décevant 74ème/112 au général ce qui donne la 12ème place de classe sur 19.
Au classement rallye, nous restons 65ème mais passons 7ème de classe.
E.S.4 : Chenaumoine 2
Aller, le parc de regroupement derrière nous, on entame la seconde boucle de la journée. On est très heureux de pouvoir attaquer ce second passage de Chenaumoine qui nous avait laissé quelques regrets le matin. On va voir ce que l’on est capable de faire dans cette spéciale en veillant à ne pas faire d’erreur bête d’inattention.
C’est parti ! Rapidement je sens Thierry bien à l’aise sur ce type de tracé. Sur un gros freinage e équerre gauche, nous voyons un arbre se rapprocher, ça raccroche bien avant et ça repart avec un beau travers. La spéciale est similaire à celle que nous avions quittée. Toujours aussi roulante c’est un plaisir d’entendre le moteur monter en régime et de voir que les vitesses vont vite à grimper. On est pratiquement en 5ème à chaque bout de ligne droite.
Arrive le moment fort, comme au premier passage, traversée de chemin à fond ! Ca decolle de l’avant, avant de se reposer pour une courbe droite et une nouvelle sensation avec la traversée de route. Très beau passage de cette spéciale édition 2016. Passage un peu plus délicat à l’arrivée, la famille est sur le bord de la route pour nous encourager. On enchaîne pour finir fort sur l’arrivée. Comme au premier passage, des véhicules sont arrétés à l’arrivée, notamment les Dizis, en panne de moteur en plus de leurs problèmes de boîte à vitesse depuis la première du matin.
Nous savourons notre chance d’être encore dans la course et nous sommes pressés de voir les temps. Nous faisons la spéciale en 6’59’’.9 soit 17’’ de mieux qu’au premier passage, le tour dans le champ en moins y étant pour beaucoup. 51ème sur 110 et 7ème de classe sur 16 pour ce second passage.
Au général rallye, cela nous met 60ème au général et 6ème de classe sur 16 véhicules.
E.S.5 : Prezelle 2
Nous voilà dans le second passage de l’anciennement nommée Epargnes-Arces dans l’autre sens. Nous prenons le départ en essayant de résumer le premier passage pour gagner un peu de temps. Déjà le passage du pont est pris en fond 4. Comme pour tous les autres, ça saute fort, surtout de l’arrière, mais ça passe. Sur le reste du parcours, moins d’hésitations sur certaines portions par rapport au premier passage. Ca roule plus fort, les freinages sont plus réguliers et plutôt tardifs. Nous arrivons à la chicane goudron prêts pour le travers pour le peu de spectateurs restés pour nous voir rouler.
Mais un commissaire nous dit de ralentir et un copilote est en train de marcher au milieu de la route. Nous sommes obligés de beaucoup ralentir. Au moment d’arriver dans le goulet, un buggy est en travers. La décision est prise, on passe le talus pour doubler par la gauche dans le champ labouré. Nous finissons finalement par reprendre le chemin mais le cœur n’y est plus trop pour prendre des risques après avoir perdu plus de 10’’ dans l’histoire.
Le rythme reste bon mais on coupe pas mal volontairement sur la fin pour économiser la mécanique qui sera mise à rude épreuve le lendemain. Nous en terminons donc avec cette spéciale avec le 68ème temps sur 104 et le 10ème temps de classe sur 16 malgré le blocage.
Au général provisoire, nous sommes toujours 60ème et 7ème de classe.
E.S.6 : Les Alluchons 2
Au moment de revenir à l’assistance, notre idée est de monter les gras pour voir si on peut motricer un peu mieux dans les champs. Mais l’urgence est ailleurs. Curieusement, le moteur a davantage chauffé dans Prezelle 2 que partout ailleurs dans le rallye. Nous sommes à 100°C et le moteur n’a pas l’air de vouloir redescendre en température. Aussitôt arrivé à l’assistance, Thierry jette un œil, il nous manque un ventilo. Le ventilateur se déclenchant à la température la plus faible ne tourne pas. Nous pensons d’abord à une panne de ventilateur. Le temps de débrancher les fils du ventilateur, d’amener celui de la caisse d’assistance, nous essayons, même résultat ! Ce n’est pas e ventilateur qui est en cause. Changement de contacteur, rien. Et au moment de vouloir regarder aux fusibles, le fusible n’est pas fondu mais les cosses sont « piquées ». Le porte fusible à visiblement cramé. Pas grave, nous le shuntons, un peut de ruban adhésif pour garantir le contact, on essaye, ça fonctionne ! Ca fera le reste du rallye comme ça !
Il reste peu de temps pour changer les roues dans toute cette histoire. Un par côté, on dévisse, on change, on revisse en un temps record, on enfile les cagoules, les Hans, les casques et c’est reparti pour la dernière.
Au moment de prendre le départ, nous voyons que les spectateurs commencent à quitter la piste. Dommage pour nous. Heureusement les vrais passionnés de TT sont encore sur le bord pour voir passer les 2RM anciennes générations.
On prend le départ et sur les chemins, l’arrière est un peu moins stable avec les pneus gras. On arrive sur le goudron, la tendance est vérifiée. Par contre dans les champs, il n’y a pas photo, on avance davantage. Le moteur cale un peu plus, signe de motricité. Par contre nos problemes directionnels sont toujours présents même si diminués par rapport au premier passage.
Cette spéciale est un régal ! Nous qui pensions qu’elle serait ennuyante. Nous faisons une bonne première moitié puis levons un peu le pied sur la fin. Nous sommes très heureux, nous allons voir le parc du samedi soir, et ça c’est déjà une demie victoire pour nous !
Côté temps, sans trop savoir pourquoi, cette spéciale sera notre bête noire. Nous sommes 64ème sur 95 et 10ème de classe sur 13.
Bilan du Samedi :
Qu’importe nos difficultés dans Les Alluchons, nous terminons le samedi et à une belle 56ème place sur 93. Petite surprise au moment de regarder les chronos quand même, nous sommes 7ème de classe en 2.0L 2RM et troisième au Légend Group.
L’objectif pour le dimanche est d’aller rattraper Franco Martinez à 11’’ devant nous, sans se faire doubler par la légende Jean-Pierre Goni seulement à 8’’, venu s’amuser à Royan avec Lillian Touzot pour son tout premier rallye.
Petit tour à la buvette après une super journée. Comme d’habitude, les petites anecdotes sur la journée sont nombreuses. Ca parle, ça débrief sur la journée dans une super ambiance qu’on ne voit qu’en Rallye TT. Mais il faut déjà partir, l’équipage 263 qui a perdu une roue dans Les Alluchons 1 doit réparer. C’est parti, on passe par la case Garage de Méchin pour aller bricoler tout ça, nettoyer les filtres à air et boire l’apéro devant les premières images du rallye (merci Grande Sœur) !!!