C’est parti, nous décollerons du parc à 9h08. Le ciel est bien couvert de brume, la journée s’annonce belle !
Nous sortons donc du parc sans soucis pour une liaison (un peu) interminable pour rejoindre le parc de Perquie. Nous sommes néanmoins contents de la trouver car notre batterie, un peu faiblarde avait besoin de charger un peu. Il faut maintenant se réveiller, un petit bout de liaison et c’est fait, la pression monte, nous sommes à quelques mètres du départ !
ES1 : Perquie 1 : frayeur…
Moteur à l’arrêt en train d’attendre notre tour, Thierry me fait une remarque sur le porte-fusible que nous avons refait proprement à l’inter-saison : « On a oublié d’indiquer quel fusbile fait quoi, on devait le fait ça ! ». Je valide de la tête. Il enclenche le coupe circuit, allume l’interrupteur de marche et essaye de démarrer. Tadadadada…. rien…. Tadadadadadada…. encore rien. Houlalala pour le coup les fronts commencent à chauffer et nous ne comprenons rien à ce qui nous arrive ! Nous n’allons quand même pas devoir abandonner avant même le départ ?!
On se calme et on procède dans l’ordre, nous coupons tout. Puis, coupe circuit => ON, bouton M/A => ON et là, nous n’entendons ni pompe à essence, ni ventilateur, pourtant pilotés par le boitier au démarrage selon la procédure. Ok, nous avons un souci avec le boitier. Il a l’air branché correctement, ce n’est pas ça. Nous trouvons le fusible qui pilote le boitier je le change pour un fusible lambda (clignotant ou autre) pour tester. Au moment de mettre le fusible, hop, les ventilos et la pompe tournent puis s’arrêtent d’un coup. Souci fusible donc. Soit les fusibles sont oxydés, soit le porte-fusible déconne. Je m’applique donc à gratter le fusible, rien. Nous finissons par tordre le fusible en intuitant un défaut du porte-fusible. Thierry le replace, boummm ça marche nickel !
On finit par démarrer, la batterie est dans les 12v…. pas ouf. Nous ne touchons plus à rien en croisant les doigts pour que ça tienne au moins la spéciale complète.
Sur la ligne de départ, nous sommes attendus de pied ferme par les commissaires. Je ne suis pas sanglé et il reste 15-20s avant le départ. Thierry est prêt de son côté. Le carnet est rempli en vitesse, je me sangle pendant ce temps, j’ai à peine le temps d’accrocher le carnet que j’entend le moteur se préparer à partir. J’attrape le roadbook et c’est parti ! Pas vraiment de décompte pour ce premier départ, nous partons un peu dans la précipitation.
Thierry de son côté était prêt et part sur un bon rythme pour un début de rallye. Même si on lâche un peu de temps de ci et là, il en sera probablement de même pour tout le monde sur une piste plus glissante que prévue. Les notes sont dans le tempo et le rythme reste bon. Quelques excursions en extérieur de piste, notamment sur des zones en dévers nous font perdre un peu de temps. La spéciale est super agréable, le moteur respire très bien et le nouvel embrayage fritté monté quelques jours plus tôt et sans réel essais semble donner satisfaction. Au fil des kilomètres, nous voyons déjà par mal de véhicules arrêtés sur le bord de la piste. Pour le coup, ce Gers 2021 s’annonce à la fois comme un sprint mais un peu aussi comme un marathon pour la mécanique, surtout en 2RM ou la catégorie est très bien représentée pour ce rallye en termes de qualité.
Tout se déroule super bien et notre rythme est bien supérieur à ce que nous pouvions faire en 2017. Le châssis accepte beaucoup de choses et la DA nous préserve de la fatigue physique, un vrai régal. Je sens quand même que Thierry en garde un peu, la confiance n’est pas encore totalement revenue après un Dunes et Marais 2020 très spécial et un Dunes 2019 qui reste notre dernière référence avec seulement le samedi dans de bonnes conditions pour apprendre la nouvelle configuration du buggy.
Arrive la fin de la spéciale, le fameux saut de Perquie est pris à rythme moyen dans un premier temps, nous verrons au prochain passage pour le spectacle. Après 9’29’’1, nous franchissons la ligne d’arrivée ! Yes, ca c’est fait déjà, vu nos déboires en début de spéciale.
Le temps est encourageant. Nous sommes 34ème au général sur 49 et 9ème sur 10 de notre groupe 2RM où nous sommes les seuls en boite manuelle en H à rouler.
ES2 : Pujo 1 : on reprend le rythme Nous parvenons à arriver au parc mais nouveau motif d’inquiétude, la charge qui était aux environs de 14.2v est en chute pour atteindre 13.3v environ. Après réflexion, nous avons deux hypothèses. La première est la chaleur, la seconde le fait que la batterie soit partie dans un état assez faible en spéciale. Nous verrons par la suite.
Arrivés à l’assistance, bombe contact sur le porte-fusible, amélioration du contact entre les cosses pour optimiser tout ça, nickel, tout a l’air de bien fonctionner. Nous ne serons finalement plus embêtés par cela sur le reste de la course.
On inverse les positions et on prend la route. Une fois sur place, nous sommes accueillis par un beau blocage. Ma Chérie et un collègue sont également présents au départ pour nous voir rouler. Après quelques minutes, nous revoilà plongés dans le bain, le départ va bientôt être donné.
Thierry me fait le décompte…. 5….4……..3……………2………………………..1… GO !! C’est parti, je prends le départ avec absolument 0 confiance, n’ayant même pas fait 1m d’essais avant le rallye après 9 mois d’arrêt. Prudent sur les 2-3 premiers virages, le rythme revient naturellement assez vite. Je connais bien la spéciale et le plaisir est bien là. J’adore les portions rapides, mais je suis un peu plus en difficultés dans le lent, la faute à une fâcheuse tendance à utiliser le frein à main, vieille manie prise du pilotage avec maxi porte à faux et sans DA en 2018.
Globalement, le rythme est bon, Thierry ne dit pas grand-chose à côté, il n’a pas trop peur, c’est déjà ça. Un peu de poussière reste en suspension par endroits mais rien de bien méchant. Le final est très piégeux avec pas mal de boue qui envoie le buggy un peu dans tous les sens.
La ligne d’arrivée est franchie et nous avons la sensation que ça a quand même pas mal roulé dans l’ensemble. Au final, belle performance puisqu’en 9’15’’6, nous faisons le 24ème chrono sur 46 autos encore en course au général, et le 6ème temps des 2RM sur 10. ES3 : Perquie 2 : ça décolle Une fois à l’assistance, nous avons forcément un œil sur le niveau de charge de la batterie. L’alternateur a l’air d’avoir repris des couleurs. Il est de nouveau à 14.2v et la batterie est aux environs de 12.5v à vide. Nous voilà donc rassurés de ce côté-là.
Et c’est parti pour le deuxième passage de Perquie. Thierry reprend sa place au volant. Cette fois, pas de surprise, nous prenons le départ dans les règles de l’art. Et Thierry est très chaud en ce début de spéciale, gros rythme, tout s’enchaine super bien ! Le bout de goudron fait respirer le moteur et gros gros frein en fond de 5 pour l’épingle droite. J’ai l’impression que la confiance revient, c’est bon ça !
Le rythme reste quasiment identique sur tout le long de la spéciale, avec quelques hésitations par endroits qui coutent quelques secondes en fin de spéciale. Mais sinon ça roule super bien. Le point culminant de la spéciale reste la fameuse bosse de Perquie. Le gauche/droite sur goudron est pris au mieux et ça relance, 1ère, 2ème, 3ème, difficile de rester propre, le chemin nous balade de droite à gauche, 4ème…… bien poussée puis 5ème à 50-100m de la bosse. Nous ne pouvons pas arriver plus forts, le buggy est bien centré, ça va être du grand spectacle à environ 150 km/h. Le nez décolle, le saut semble interminable même s’il reste moins impressionnant qu’en 2017 où nous ne voyions que le ciel avant d’atterrir. Le buggy finit par se poser, mais la pédale de droite est toujours enfoncée, jusqu’à la remontée quelques dizaines de mètres plus loin. Sur ce, gros frein, qui fait l’appel, relâche pour le contre appel et nous voilà dans le bois pour filer vers l’arrivée. Enorme sensation pour nous dans le buggy, unique et grisante. Nous nous en rappellerons de ce passage, et je crois que certains spectateurs également, pour notre plus grand plaisir.
Côté chrono c’est encore une fois pas mal du tout avec le 29ème temps sur 43 au général, le 8ème des 2RM en 8’55’1 soit 35’’ de mieux qu’au premier passage, un gouffre, malgré encore quelques secondes à gratter dans des portions « faciles » la faute à des reconnaissances relativement limitées.
ES4 : Pujo 2 : spéciale référence RAS côté mécanique à l’assistance, il est temps de partir sereinement vers le deuxième passage de Pujo. Je m’y colle et j’enfile les gants, bien décidé à essayer d’aller chercher un peu plus de rythme qu’au premier passage.
Le décompte est donné, le début de spéciale est très bon, j’ai la sensation de bien améliorer. Autre objectif me concernant, essayer de changer ma conduite pour limiter l’utilisation du frein à main et apprendre les limites d’adhérence du train avant qui doit forcement être meilleure qu’à l’époque de l’ancien châssis.
Je m’applique bien à respecter tout cela et la spéciale se passe sur un très bon rythme. Rien de particulier jusqu’à une entrée de bois où je sens que la direction s’alourdi. Je préviens Thiery dans la radio : « la DA chauffe, elle est moins efficace ! ». La tendance se confirme un peu après où je prends des retours du terrain que je ne prends pas habituellement… aie aie aie ça sent pas super bon tout ça. Néanmoins le rythme ne s’en fait pas vraiment ressentir, la DA continue quand même de m’aider clairement, même si les signes de fatigue sont clairs à présent. Toute l’arrivée dans les champs est un peu plus sèche et je m’efforce de garder le buggy autant en ligne que possible. Une erreur de passage de rapport me coûte 1-2’’ dans ce final, ma deuxième dans cette ES. Dommage.
A l’arrivée, les sourires sont sur les lèvres, et un beau pouce en l’air de Thierry me fait dire que ça a bien roulé quand même. Quelle spéciale, je ne suis pas déçu d’avoir pu la rouler.
Au final, c’est une très belle spéciale, 20ème temps sur 41 au général et encore une fois le 6ème temps de groupe 2RM en 8’57’’4 à seulement 17’’ du podium de la catégorie. Super !
ES5 : Perquie 3 : sans DA
Cette fois à l’assistance, l’ambiance est plus morose. Sur le routier, ma sensation est qu’une dent de la roue creuse est cassée, je sens comme des crans qui lâchent quand la direction se met à forcer. Avec l’aide de Fabrice Rivet, nous inspectons la bête, la roue tourne dans le vide. Deux choix s’offrent à nous, rouler sans DA ou en trouver une par là sur le paddock. Je pars demander de l’aide à Yann Clévenot qui avait abandonné au premier passage de Perquie savoir s’il pouvait me dépanner. Malgré son aide et celle de plusieurs assistances, nous ne trouvons pas moyen de réparer. Merci tout de même à Fabrice et ces équipages pour leur gentillesse et leur disponibilité pour nous aider à trouver une solution.
Le verdict tombe, pas de DA pour le restant du rallye. Ca n’a pas trop l’air d’inquiéter Thierry, de mon côté je reste un peu déçu de me dire que la dimanche va être quand même compliqué sans DA maintenant que nous avons le moteur central arrière.
C’est donc dans l’idée d’aller au bout du samedi déjà, que nous abordons la dernière spéciale, et également de retrouver de délicieuses sensations perdues lors de l’installation de la DAE. Le début de spéciale est bon, même si je vois que Thierry a quand même des difficultés à tenir le buggy sur les zones glissantes. En effet, la lourdeur de la direction rend les reflexes moins efficaces. Le rythme reste relativement constant même si un coup de mou se fait sentir en milieu de spéciale. Les retours sont incessants et mettent les bras à rude épreuve. Juste avant le saut de Perquie, Thierry semble reprendre de la force, nous arrivons très vite sur le G/D goudron. Je hausse le ton de la note au dernier moment pour ré-annoncer le G/D, c’était chaud ! Pour le saut, nous arriverons un peu moins fort pour ce troisième passage, la faute aux trous et aux bosses rendant la prise d’élan plus compliquée. Belle sensation tout de même, rendez-vous l’an prochain pour les refaire j’espère !
Difficile de chiffrer précisément la perte de temps en l’absence de DA, mais nous sommes tout de même relégué à 15-20’’ de plusieurs pilotes avec lesquels nous nous battions à la seconde jusqu’ici. Le chrono reste tout de même bon puisque nous sommes 27ème sur 38 et 8ème des 2RM. Bilan du samedi : Côté bilan une super journée de course. Des spéciales de qualité, variées, ni trop poussiéreuses, ni trop grasses, abîmées mais c’est ce qu’on demande aussi à une manche du rallye TT, bref un super samedi qui se termine avec cette panne de DA de notre côté à relativiser avec 17 abandons qui montrent bien que la journée aura été dure et sélective. Dernier de la catégorie 2RM sans démériter, nous n’aurons pas grand-chose à jouer dimanche, si ce n’est d’essayer d’aller au bout sans rien casser de plus. Qui dit Samedi soir dit buvette ! Quel plaisir de retrouver une bonne partie de la famille du TT au bar devant les arènes de Toujouse. L’occasion de refaire la journée et de partager les sensations des uns et des autres. Nous sommes ainsi 27ème sur 38 au général avec 45’44’’5 de course.