La saison 2021
Dunes et Marais 2021
Deuxième journée : dimanche
Après une nuit encore une fois pluvieuse, les spéciales s’annoncent bien trempées. Des rumeurs de modifications de tracés trainent sur les paddocks et l’une d’entre elles se vérifie à la sortie du parc fermé. Le départ de Jaffe sera repoussé de quelques mètres et une partie, probablement très boueuse et compliquée d’accès si blocage, sera shuntée.
ES7 : Jaffe 1 : Thierry en forme
Thierry connait bien cette spéciale, mais je serai là pour l’épauler et essayer de le booster en cas de relâchement.
Le départ est relativement prudent, mais déjà une nette différence dont nous parlerons passée la ligne d’arrivée, les pneus ça va beaucoup mieux !
Quelques centaines de mètres après le départ, le rythme monte crescendo. Ca roule vite et propre. Pas grand-chose à dire. Quelques points peuvent être améliorés mais pour une première passe c’est quand même pas mal du tout.
A mi-spéciale, nous rattrapons le 4RM parti devant nous, probablement parti à la faute. Même si pas de gène puisque nous nous suivons finalement niveau rythme, je sens que Thierry se sort de la spéciale sur la fin. Sur la toute dernière équerre nous manquons le tête-à-queue de peu. Rahhh quel dommage, quelques secondes de perdues.
Cela dit niveau chrono c’est quand même une sacrée belle performance. Nous repoussons la Team Lafleur de 2’’ supplémentaires tout en rattrapant les concurrents de devant. Cela donne le 44ème temps sur 85 et 8ème sur 19 des 2RM.
ES8 : Maubeuge : surprise !
On enchaine avec Maubeuge. Pareil, la spéciale sera probablement très grasse. Attention donc !
Go !!! Pour nous sous des trombes d’eau, alors que jusqu’ici le temps partait sur le beau… prudent au départ sur le goudron, le rythme est ensuite très bon dans le bois, ni trop, ni trop peu.
Les portions dans les champs et chemins sont passés avec un super rythme et surtout en restant très propres. Thierry ne prend pas de risque inutile, pas de glisse intempestive, c’est top ! En milieu de spéciale, panne de lave glace. Le tuyau est bouché… Heureusement, l’averse étant puissante, l’essuie-glace s’en sort assez bien seul finalement.
Une fois la ligne d’arrivée passée, nous avons presque l’impression de ne pas avoir assez attaqué et d’être restés trop propres finalement.
Le chrono dit le contraire à notre grande surprise. Encore du temps de gratté sur nos concurrents directs. Nous faisons le 37ème temps sur 84 au général et 6ème sur 19 des 2RM à seulement 11’’ du scratch de la catégorie. Encore 15’’ de grattées sur la Team Lafleur et 11’’ sur Darboure qui n’est plus qu’à 16’’ au général dorénavant.
ES9 : Brie 1 : waowwww
Après une assistance tranquille, nous voilà sur la dernière de l’avant dernière boucle, déjà… Il faut que je me chauffe pour me mettre dans le bain. Les autres en sont à leur 3ème spéciale, je n’ai pas encore touché le volant, et ce n’est pas la liaison de 2km qui me met dans le bain.
Le départ va être donné, tout est prêt, Go !!!! La 1ère ne sert à rien, ça mouline sur place, 2ème mieux ! Aller, le bout de sous-bois bien creusé, ça passe. Le rythme me semble très bon sur un terrain qui alterne entre portions très glissantes et roulantes. Le public est bien présent, super pour rouler !
Nous arrivons bientôt sur la fameuse portion des peupliers tant redoutée sur le paddock. C’est une portion que j’apprécie beaucoup d’habitude sur le gras. Je ne suis pas déçu, le premier freinage est très tendu, du verglas. Ça tourne gentiment, ça motrice aux accélérations, moins sur les freinages. Toute la portion est passée en maitrise, pas de faute, puis passage devant la zone spectateur, un régal.
Le rythme ne bouge pas, je suis 100% focus pour aller au plus vite de mes capacités. Vers les 2/3 de la spéciale, nous commençons à revenir sur l’équipage parti devant une nouvel fois. Nous sommes à environ 600m, puis rapidement 200-300m puis 100m dans un bois puis la progression stagne. Je perds tout mon rythme pour me caler, probablement inconsciemment, sur celui de l’équipage de devant. Difficile de doubler dans cette spéciale, sans vraiment m’en rendre compte, j’ai probablement joué la prudence pour éviter de me retrouver derrière à attendre sur la fin de spéciale.
Une fois les 1-2 derniers kilomètres en vue, le rythme revient, le moteur respire de nouveau et nous finissons finalement à 40-50m de l’équipage de devant sur la ligne d’arrivée. Pas de gène réelle nous concernant mais une baisse de rythme notable à partir de la jonction, probablement due à une baisse de concentration de ma part.
Côté chrono la performance est quand même notable. Avec le 39ème chrono au général sur 78 et un nouveau 6ème temps des 2RM sur 17, et alors que nous nous battions à la seconde la veille, nous faisons 39’’ de moins que la Team Lafleur et 16’’ de moins que Darboure. Nous faisons la jonction au général, et avons maintenant 1’10’’ d’avance sur Lafleur juste derrière nous.
ES10 : Jaffe 1 : une trace et rien ne va plus
Après notre superbe remontée en cette matinée du dimanche, le mot d’ordre est de rester propres dans les spéciales dorénavant en essayant de gratter un peu de temps sur les zones où nous avons eu des petites hésitations.
Nous faisons le point avec Thierry sur ses deux spéciales. Où attaquer davantage et où couper pour ne pas se mettre en danger bêtement.
Le départ est donné, Go !! Déjà le mot d’ordre était d’en mettre plus sur le départ, et Thierry a du mal à trouver la 3ème. Aie aie aie, ça oscille entre 1ère, 2ème, re 1ère, nous perdons du temps déjà. Thierry est à l’attaque, ça envoie bien. Mais première faute sur un grand bout de droit, freinage trop précoce suivi d’une accélération juste avant une équerre. Nous voilà complètement en vrac dans l’équerre, pas bien.
L’équerre d’après où le mot d’ordre était d’arriver proprement quitte à freiner un peu plus tôt, nous sommes en 3ème tellement nous arrivons fort… Sortis de là un peu miraculeusement, le rythme n’est clairement pas adapté, il faut se remettre la tête à l’endroit !
La suite n’est pas mauvaise, sauf un freinage un peu optimiste qui aurait pu nous coûter cher, la faute à un peu trop de confiance sur la capacité de freinage à cet endroit nous concernant avant le départ.
Le rythme repart à la normale quand une coulure d’eau apparait à l’intérieur du pare-brise. De manière assez inexplicable, Thierry se focalise sur cette trace, l’essuie sans cesse avec sa main gauche et sort de sa spéciale. Je ne peux pas trop l’aider, étant trop loin, la vitesse chute largement en fin de spéciale, nous sommes arrêtés par rapport à ce que nous faisions dans le premier passage. Rien à faire, l’arrivée approche et je ne suis pas content dans le buggy. Nous sommes en train de nous saborder la fin de rallye un peu bêtement.
Le chrono ne ment pas, alors que les autres font des temps comparables au matin (le terrain ne s’étant pas énormément amélioré), nous faisons beaucoup moins bien en étant 44ème sur 74 ce qui reste bien, mais seulement 10ème sur 16 en 2RM. 4’’ moins bien que Darboure et 10’’ en deça de Lafleur.
ES11 : Maubeuge : la même
Sur le routier, nous debriefons rapidement. Il faut s’y remettre dans la prochaine. On oublie tout, on s’y remet, l’esprit clair. Avec 3 portions à prudence dans Maubeuge : l’équerre G dans le bois, le G/D goudron et le G chemin vers l’arrivée. Le reste RAS, à rouler normal.
Thierry m’explique que la coulure l’a gêné car il se demandait d’où elle pouvait venir et qu’il avait peur de la laisser devenir plus importante jusqu’à ne plus rien y voir. En en discutant au pointage, nous levons les yeux, les vis du toit sont parties… envolées. Il en reste 2 sur 6. Du jamais vu ! Le toit n’assure donc plus l’étanchéité avec le pare-brise, d’où nos coulures…. Pour Maubeuge, pas ou peu de lave glace du coup. Les vitesses étant plus faibles dans celle-là, le toit ne risquera pas de s’envoler.
Le départ est donné, Go !! Le départ n’est pas mal du tout, Thierry a l’air d’avoir repris ses esprits. Nous arrivons à l’équerre G prudence, à rester propre. Nous arrivons au bon rythme puis Thierry prend de la vitesse dans l’équerre. Dans ma tête : « Non ! Que fait-il ? », nous sortons des traces pour venir nous poser sur un énorme tas de boue en extérieur… Thierry, joue bien le coup et accélère gentiment, ça patine, ça patine, ça manque de se poser mais nous sortons…. Ouf !!!!
Le reste de la spéciale ne reste pas mauvais jusqu’au dernier kilomètre. Impossible de trouver les rapports. 1ère, 2ème, re-1ère, re-2ème, puis 5ème, puis 4ème, puis 1ère….. un carnage. Nous sommes de nouveau complètement en baisse de rythme sur la fin de spéciale. Thierry me dit à la radio qu’il n’arrive plus à trouver les rapports. Effectivement, avec le gras etc… une fois un rapport raté il n’est pas évident de se recaler.
A la fin de spéciale, nous savons tous les deux que la lutte pour la place de 6ème de groupe avec Joël Darboure va être compliquée pour nous. Le chrono confirme une nouvelle fois. Alors que les autres équipages améliorent, nous régressons de plus de 10’’. Quel dommage quand même. En étant 46ème sur 72 au général, nous ne faisons que 11ème sur 16 en 2RM. Encore environ 8’’ de perdues sur Darboure, ça sera compliqué pour nous.
ES12 : Brie 2 : ça envoie au max
Quand nous regardons le classement, nous sommes à 11’’ de la place de 6ème de groupe. Derrière nous, sauf grosse erreur, la messe est dite.
J’ai bien envie de tenter le coup, et de faire une grosse spéciale pour clôturer ce rallye. Nous sommes là pour nous faire plaisir après tout.
Je sais que Brie en fin de rallye ne nous a pas toujours réussi, et que j’avais fait une belle boulette en 2019 en sortant dans des arbres, mais cette année il faudra rester concentrés jusqu’au bout pour essayer d’aller chercher cette place.
Le départ de cette toute dernière spéciale approche, aller il faut se faire plaisir et faire plaisir aux spectateurs venus en nombre pour conclure ce superbe Dunes et Marais 2021.
5..4….3….2……….1…. GO !! Je pars dans l’idée de faire pareil qu’au premier passage, en freinant un peu plus tard par endroits ciblés, en mettant une vitesse de plus dans le bois avant la zone spectateur et en essayant de ne pas perdre de rythme comme sur la fin du premier passage.
Le rythme est très bon en ce début de spéciale, pas grand-chose à noter. La zone des peupliers a été supprimée. Ça donne l’occasion d’arriver bien plus fort sur la zone spectateur. Le buggy fait une petite farce en voulant faire le tête-à-queue, bien rattrapé au frein à main juste avant l’entrée dans le bois. Je me régale au volant. Tellement que je me retrouve un peu optimiste sur un freinage. Pas vraiment de perte de temps. Un peu comme j’ai pu lui dire à Jaffe et Maubeuge, Thierry me conseille de me calmer un peu si je ne veux pas perdre du temps à vouloir trop en faire. Je prends en compte tout en gardant des freinages assez tardifs.
La spéciale est superbe, un vrai régal, et bientôt pointe l’arrivée, les dernières accélérations, et c’est fait !! Nous passons la ligne d’arrivée.
Quelle récompense après tout le travail que nous avons fait pour être là. L’émotion est bien là qu’importe le résultat. Nous aurons fait une belle course en équipe, en père et fils, quoi qu’il arrive. Il y a eu du temps de perdu le samedi, et aussi un peu le dimanche, certes, mais notre course aura quand même été marquée par une belle régularité.
Mais qu’en est-il quand même du chrono, la curiosité reste bien présente. Au final, cette spéciale sera une belle réussite avec une magnifique 4ème place de groupe. Malgré une belle attaque, nous ne reprenons que 6’’ environ à Joël Darboure, pas suffisant pour nous emparer de la 6ème place de groupe. Dommage. Cela nous met 30ème sur 65 au général.
Conclusions du rallye :
Après un début de rallye en demi-teinte, probablement principalement causé par une monte de pneu usée et sur-gonflée sur un terrain très glissant, le rythme a été crescendo pour un dimanche où nous seront revenus sur les deux prototypes présents devant nous en 2RM sans pouvoir les doubler, et en mettant plus d’une minute de marge finale avec nos poursuivants les plus proches.
Très belle performance donc, soulignée par plusieurs de nos concurrents qui seront venus nous féliciter après la course, très sympa à eux. Nous hissons finalement nos couleurs à la 34ème place au général, notre meilleur résultat au Dunes et Marais ensemble, 7ème de groupe et 2ème de classe.
Merci à notre assistance formée de la cheffe Annie et du chef Gaëtan, qui ont assuré tout le WE avec l’efficacité qu’on leur connait. Merci à Sylvain qui nous aura bien aidé pour les soudures aluminium pour la pipe d’admission et la rampe d’injection maison.
D’un point de vue technique, belle satisfaction côté moteur. Les modifications, accompagnée par la reprogrammation de Clément auront donné de belles choses, surtout le dimanche où le terrain était plus propice pour se rendre compte des montées en régime notamment avec des belles zones goudronnées. Belle évolution donc de ce côté-là qui n’aura pas manqué de nous donner un coup de pouce et nous aider dans ce beau résultat.
Merci aux supporters qui nous auront suivi sur les bords des pistes, ma Chérie et toute l’Ecurie de Dingue.
Et bien sûr, comment pourrait-il en être autrement, merci Papa, encore, pour tout le travail que tu as réalisé sur le buggy en mon absence, ne pouvant pas toujours être présent malgré tous mes efforts, pour continuer à profiter de ces moments uniques qui font de ces rallyes des parenthèses singulières dont nous sommes probablement les seuls à comprendre à 100%.
Enfin, bien sûr une pensée émue à notre bonne étoile, notre mascotte, notre plus fervent supporter qui nous manque toujours autant par sa passion et ses analyses aiguisées, qui aura sûrement eu un petit sourire et un clin d’œil à nous faire passer par-delà les nuages, et qui nous suit dans chacun de nos travaux, chacune de nos galères, mais aussi chacune des nos réussites comme pour ce WE en pays royannais.
A très vite pour une nouvelle saison 2022, toujours sur le prototype Méchin, pour encore enrichir un peu plus son histoire… bye !
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