La saison 2021

 

Dunes et Marais 2021

 

Première journée : samedi

 
 
   Il ne pleut pas encore mais vu ce qu’il est tombé dans la nuit, une chose est certaine, ce n’est pas la poussière qui nous posera souci en ce début de course. Bonne surprise cette année, nous partons dans le premier groupe de 2RM profitant de notre bonne place au championnat de France dans le Challenge. Voir notre proto historique précédé de Cledzes, de Rivets et partant devant ces mêmes autos, ainsi que des Tomahawks très performants est flatteur.

ES1 : Musson 1 : prise de marques

   Après être passés par la case assistance refaire le plein d’un réservoir qui en avait bien besoin suite aux bouchons de la veille, nous nous dirigeons vers le départ de la spéciale situé à 500m de la maison. Une fois sur place, il y a signes de blocages. Après quelques informations, nous comprenons qu’un 4x4 de l’organisation s’est sorti en fin de spéciale et qu’un autre 4x4, de course cette fois, l’a imité, le tout causant un retard dû aux deux interventions pour les sortir de ce mauvais pas.
   Nous sommes prévenus, la spéciale s’annonce piégeuse. Notre tour arrive donc, le décompte est donné, il faut s’y mettre et vite ! 5..4….3…….2……………….1…………….GO !! C’est parti. Le moteur s’assoie d’entrée de jeu dans ce bout de goudron bien propre et en côte. A ce moment-là, le mot d’ordre est de rester propre à la première équerre. 1ère, 2ème, 3ème, 4ème…. Frein ! Thierry allume les pneus d’entrée de jeu pour prendre le virage… Ok, on avait dit molo non ?

   Après un goudron ultra adhérent, place au chemin ultra glissant. Eh oui c’est ça le Tout Terrain. Ca glisse dans tous les sens, et on manque de faire un tête à queue une fois le 2ème 90D passé… le moteur a l’air de pas trop mal respirer même s’il est difficile de se faire une idée.
   Dans l’ensemble la spéciale se passe bien, même si Thierry rate plusieurs rapports. Etrange, nous avions déjà subi quelques désagréments de ce type à Orthez sans forcément avoir eu le temps d’investiguer davantage sur la question.
   Un peu trop prudents par endroits, ce n’est quand même pas trop mal. Par contre, une chose est certaine, ça glisse énormément et le buggy est très difficile à contrôler. Je ne sais pas si les autres sont dans ce cas mais nous allons vite le savoir.

   Côté chrono c’est une entrée en matière un peu timide. Sur un terrain surprenant et peut être un peu d’appréhension après nos déboires à Orthez, nous sommes 67ème sur 102 et 15ème sur 25 en 2RM.


 
ES2 : Javrezac 1 : prise de marques bis repetita

   Côté assistance, Gaëtan, notre œil de lynx, descelle déjà 2 « pannes ». La première, nous avons deux soufflets de cardan qui crient un peu au secours. On sort les adhésifs, c’est réglé, à surveiller.
Plus embêtant, nous avons une fuite d’huile entre la boîte et le moteur, sans trop savoir où. Ça suinte par le côté droit de la boîte au niveau du plan de joint commun avec le moteur. A surveiller également, la fuite n’étant pas énorme.
   Aller, cette fois, à moi de m’y mettre. Mon dernier départ en spéciale s’étant soldé par un arrêt sur tonneau, une légère appréhension est forcément un peu présente. Sa source n’est pas tant la sortie de route elle-même que le temps passé à réparer les dégâts. Des dizaines d’heures à meuler/poncer/percer/souder/tourner/tronçonner etc… Si on pouvait s’éviter cela après le Dunes et Marais, on signe de suite…
   Première chose, il faudra bien négocier la première épingle pour se mettre en confiance et ne pas ruiner les efforts de Thierry dans la première bêtement en ayant obligation de passer une marche arrière.
   Le décompte est donné, j’ai la spéciale bien en tête je pars confiant même sans les notes. Go !! Le bout de goudron est pris en poussant les régimes au rupteur, l’épingle impeccable, super passage !
La spéciale est très glissante en effet, ça mouline dans tous les sens, la 1ère est quasiment impossible à tenir et le moteur miaule aussitôt le pied sur l’accélérateur. A l’instar de Thierry j’ai des difficultés avec mes passages de rapports. Lui, davantage pour rentrer la 3, moi pour rentrer la 2. Tout ceci est bien embêtant car pendant que les rapports ne rentrent pas, le chrono continu de tourner. Dans l’ensemble le rythme n’est pas mauvais. Je reste un peu tendre sur les freinages à forte vitesse par excès de prudence. J’ai clairement en tête l’objectif numéro 1 : rallier l’arrivée sans dégât.
   Toute la partie finale est très très rapide, ça bouge beaucoup en 5ème, pas simple de tout y mettre. Encore une fois une petite perte de temps sur cette ultime portion. Les chronos ne font jamais de cadeau, et ce n’est pas dans celle-ci que la loi sera mise à mal.

   Le temps est en léger progrès puisque c’est une nouvelle fois un 15ème chrono en 2RM sur 24 mais à seulement 33’’ du leader et 55ème au général sur 96. J’ai un peu les mêmes freins que Thierry au volant avec une petite réserve.


 
ES3 : Les alluchons 1 : on hausse le ton !

   Pas de souci dans Javrezac, mis à part des vitesses parfois récalcitrantes. Sur le routier, effectivement, la tringlerie a un peu de jeu au niveau de la rotule. Rien d’extraordinaire, mais cela peut expliquer certaines imprécisions dans un mécanisme qui demande quand même des mouvements assez rigoureux.
   Autre discussion autour du moteur. En sortant de la spéciale, je suis un peu perplexe, j’ai l’impression qu’il a parfois des réactions étranges. Par exemple, j’ai parfois eu l’impression de me heurter au rupteur assez vite plutôt bas dans les tours, rendant la sensation de poussée forcément assez limitée surtout dans les champs. Les ressentis restent des ressentis, mais nous avons un œil là-dessus en ce début de course tout de même.
   Les autres équipages démarrent, le départ est très glissant, la spéciale le sera aussi probablement.  C’est à nous de nous élancer ! Go ! C’est parti ! Enfin, le chrono est parti, nous nous restons un peu posés sur la ligne de départ, ça patine à mort ! Je sors une belle attaque tout le long de la spéciale. A mi spéciale, la 2 ne rentre pas… à tel point que nous avons tous les deux la sensation qu’une pièce de transmission est cassée. Quelle perte de temps, probablement 2 ou 3 secondes dans l’histoire. Mes impressions sur le moteur restent les mêmes.
   La ligne d’arrivée sur un D/G en courbe est pris comme des sangliers, tout en travers d’un côté, tout en travers de l’autre ! Au volant, je suis un peu dérouté, j’en parle à Thierry : « Je n’ai jamais connu le buggy avec aussi peu de grip derrière, je suis en vrac de partout sans le chercher. Je cherche à rester sur des trajectoires propres et je suis en contre braquage de partout. Notre train arrière n’adhère pas une cacahuète !! ». Vraiment étrange sur un terrain certes glissant, mais pas non plus impraticable.

   Niveau chrono l’attaque et le relâchement après une première ES de mise en jambe c’est beaucoup mieux, même si les écarts restent très serrés. Nous sommes 41ème sur 94 au général et 9ème sur 23 des 2RM.


 
ES4 : Musson 2 : Thierry est chaud, puis chaleur

   A l’assistance, tout d’abord un œil sur nos fuites. Les cardans ça va, la boîte ça fuit toujours. Mais RAS au niveau de l’embrayage.
   Par ailleurs, je reste convaincu que notre train arrière ne va pas. Nos pneus ne sont pas magiques, ce sont ceux qui on fait le Gers en intégralité. Ça joue forcément, mais nous n’avons pas le choix. Je propose de sous gonfler un peu pour la deuxième boucle, les appuis n’étant pas hyper violents, les risques restent calculés. Banco, nous faisons ça, -0.2 bars par pneu à l’arrière pour récupérer un peu de motricité. Niveau suspension, nos réglages donnent plutôt satisfaction jusqu’ici. Bien qu’une tentative de réglage aurait pu être bénéfique, nous décidons de nous y prendre élément par élément pour ne pas brouiller les cartes et notre perception.
   Côté moteur, en discutant avec les autres équipages, beaucoup trouvent que les champs tirent beaucoup de chevaux et que les moteurs ont du mal à emmener. Ceci explique peut-être cela aussi.
Petit briefing avant de prendre le départ pour remettre Thierry dans le bain après près de 2h sans rouler. Nous essayerons d’attaquer un peu plus qu’au matin. La piste est plus sèche, pourvu que ça dure !

   Go !! C’est parti ! Et là nos soucis de PMH sont flagrants sur ce départ. Nous avons une rupture à 4500-5000 trs/min sur un des rapports. Cela fera partie d’une évolution à donner au moteur.
   Cette fois freinage impeccable pour la première équerre. 2ème négociée au poil, la traversée de route prise très fort, épingle ensuite très vite et très propre ! Houlaaaa je sens que Thierry est sur une très bonne base là, ça roule vraiment très bien ! Et il commence à pleuvoir aussi ! C’est bête à dire mais on sent déjà les bouts de goudron glisser. La chicane est prise en 4ème en arrivant assez forts dessus, ouch c’est bon ça !
   Tout est au top jusqu’à un bout de chemin bosselé. En 5ème, le buggy prend l’initiative de mettre son train arrière hors des rouées. S’en suis un chassé-croisé entre train avant et train arrière peu plaisant à la place du mort, et très sportif au volant. Ça reste finalement sur la route, c’était chaud quand même !
   A partir de ce moment-là, le rythme baisse d’un cran. J’essaye de galvaniser Thierry en poussant via le micro, l’attaque reste bonne, mais moins forte que sur le début de spéciale. Une chose est certaine, le train arrière motrice beaucoup mieux, sur un terrain potentiellement plus praticable effectivement, mais les portions de goudron graissées de terre pâteuses nous pardonnent quand même beaucoup plus.

   RAS sur le reste de la spéciale, à l’arrivée Thierry a un peu chaud au front, c’est bon signe. Le chrono est très bon, et aurait été vraiment exceptionnel en conservant le rythme du début de spéciale. Nous signons le 38ème chrono sur 89 au général, 9ème sur 21 des 2RM.


 
ES5 : Javrezac 2 : ça va mieux
 
   Nous allons vite nous rendre compte de notre capacité d’adhérence sur l’arrière. En effet, il pleut à torrent au moment de prendre le départ.
   Go !! C’est parti pour nous, épingle impeccable, un régal. Ça roule franchement bien, difficile de faire beaucoup mieux avec notre mécanique. Ça glisse beaucoup mais sur des portions en herbes ou vraiment très grasses. Pas du tout le même ressenti qu’au matin, même si cela pourrait aller mieux avec des montes plus fraîches.
   Je corrige mes défauts de la matinée. Les freinages après les bouts de rapide sont bien meilleurs. Toute la spéciale est prise sur un très bon rythme avec constance. Par contre, côté boîte, j’ai vraiment des difficultés à trouver la 2ème. C’est de pire en pire. Plusieurs fois dans la spéciale je me retrouve quasiment à l’arrêt. Impossible de rentrer ce rapport par moment. Je ne comprends pas, la perte de temps est colossale. De l’ordre de 5-10s au global je pense.

   Malgré tout, le chrono n’est tout de même pas mauvais avec le 51ème temps sur 87 et le 9ème temps sur 20 des 2RM à 37’’ du scratch.


 
ES6 : Les alluchons 2 : même souci
 
   Sur le routier, nous discutons avec Thierry de ces soucis de boîte. Notre tringlerie pourtant si efficace auparavant nous fait défaut aujourd’hui. En inspectant un peu plus, le jeu de la rotule a augmenté énormément. Houlaaa, là où nous avions peut-être 1mm de battement, nous en avons 2-3mm maintenant. Pas étonnant que nous ayons des difficultés à trouver les rapports. Et notamment la deuxième. Le rapport numéro 2 demande 2 actions combinées. Une rotation qui par jeu de biellette déporte le sélecteur latéralement à la commande de boîte et le mouvement arrière qui permet d’enclencher la fourchette. Le jeu, présent en latéral, réduit la rotation de notre tringlerie, et réduit donc obligatoirement le mouvement du sélecteur. L’effort étant appliqué sur le haut du levier de commande, ce jeu est par moment comblé par « grippage » de la rotule présente en bas, mais pas toujours. Ce qui explique nos difficultés inconstantes.
 
  Nous arrivons sur la ligne de départ. Go pour la dernière du samedi, nous essayerons de régler ces soucis de tringlerie à l’assistance.
   Go !!! Bouduuuu ça mouline ! Pas étonnant, c’était un peu la même pour les autres. Globalement ça glisse quand même beaucoup. Difficile d’en mettre. Les reprises sur chemins restent délicates, mais je trouve quand même mieux qu’au premier passage toute proportion gardée vu les conditions. Nous étions probablement un peu trop gonflés au matin.
   Encore des soucis de passage de rapport. Rahhhlalala j’espère ne rien abîmer surtout dans la boîte dans ces moments où on a l’impression que le rapport est passé mais que finalement le moteur hurle au moment d’embrayer et d’accélérer…
   Je lâche un peu dans le final très piégeux. Le rallye ne se jouera pas ici de toute façon. Nous passons la ligne d’arrivée. Nous regardons à la tringlerie, c’est encore pire, il y a un jeu infernal ! Notre souci est en évolution rapide, la rotule semble complètement morte. Nous avons un battement de 5mm…

   In fine, le temps est un cran en dessous, logique compte tenu de nos soucis de boîte. C’est le 59ème temps sur 85 et le 12ème temps sur 20 des 2RM mais en conservant des écarts minimes.


 
A l’assistance après la 6 :
 
   Pas mal de choses à voir à l’assistance. Comme prévu, nous changeons de monte de pneumatiques en prévision de la journée pluvieuse du dimanche. Les pneus que nous avions à l’arrière passent devant, et ceux n’ayant réalisés que les débuts du rallye d’Orthez passent à l’arrière.
   En regardant de plus près à notre rotule de tringlerie, la présence d’une vis sans tête semble présager d’une possibilité de rattraper le jeu interne de la rotule. Après quelques minutes, la tringlerie a l’air d’aller beaucoup mieux. Nous avons aussi un jeu plus important qu’auparavant sur une autre partie de la tringlerie. Il faudra s’y pencher après le rallye. Sur cette autre zone, une bidouille par un contre écrou permet de réduire le jeu. Nous revoilà avec une tringlerie sans jeu superflu. Pourvu que ça dure !
   Côté boîte toujours la même, idem pour les cardans. Donc rien de bien méchant si cela restait dans cet état là pour le dimanche.
 
Conclusion du samedi :

   Au moment de faire les comptes, nous ne sommes pas trop mal. Après un début de course un peu poussif, nous finissons un peu mieux en conservant notre meilleure monte pour la deuxième journée.
   Sur la deuxième boucle, en allant chercher le moteur un peu plus haut dans les tours sur les rapports 3-4, nous sommes quand même convaincus qu’il marche mieux qu’il marchait avant. Nos soucis de rupture par moments sont probablement dus à notre montage de capteur PMH qui nous perturbe maintenant depuis un moment.
   Une chose est certaine, l’amélioration du jeu dans la tringlerie, la prise de repères avec le moteur et la remise en jambe pour reprendre confiance vont nous faire du bien pour la deuxième journée de course.

   Côté classement nous sommes 10ème des 2RM avec Daguerre devant et Lafleur derrière à quelques secondes. Amestoy et Darboure sont à 30’’ devant. A garder en tête, on se sait jamais.



 

 



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