Les épreuves se suivent et se suivent vite ! Seulement un petit mois entre le rallye du Gers et cette 22^ème édition du rallye Orthez-Béarn début Aout 2023.
Le mois ne sera pas de tout repos avec beaucoup de travail sur le buggy. Le châssis n’a pas grand-chose, mais pas mal d’éléments sont à re-construire :

• Capot avant avec une aile complète
• Capot arrière en sale état à demi-détruit
• Deux triangles avant gauche à refaire
• Deux amortisseurs touchés
• Filet gauche à remettre d’aplomb
• Caisson gauche détruit
• Rotules de direction et de suspension détruites
• Porte moyeu avant gauche tordu
• Pattes de support de bras tiré arrière tordues
• Autres pièces de carrosseries et périphériques à re-fabriquer

Grâce à un travail acharné de Thierry et 3 WE dont un long de 4 jours à avancer à deux du matin au soir, nous sommes bien présents pour ce rallye d’Orthez où nous n’avons aucune prétention en termes de résultats. L’objectif sera d’aller au bout en n’abîmant rien, ce sera déjà très bien pour s’y remettre.
Cette fois, nous partons à 2 équipages avec la Team Gomés qui sera également présente. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sera pas les passages en buggy qui seront les plus épiques ni pour l’un ni pour l’autre ce WE.
Jeudi : 1^er jour de reconnaissances
En effet, après une arrivée le mercredi et un climat plutôt chaud, nous attaquons les reconnaissances ce jeudi matin à la fraîche par une spéciale de Sault-Sallespisse remaniée et très longue puisqu’elle fait pratiquement 13 km.
Elle sera magnifique à parcourir entre chemins rapides, potentiellement glissants en cas de pluie et parfois techniques jonchée de petits pièges et fossés et finissant avec ses désormais fameuses paraboliques dans les champs poussiéreux en 2022.
La deuxième, Balansun, reste dans sa configuration de 2022 et sera très rapidement bouclée car ne faisant qu’un peu plus de 6 km.
L’après-midi, l’objectif est de faire la troisième du samedi, Bassercles et la toute nouvelle spéciale du dimanche, Sauvelade. Concernant Bassercles, nous retrouvons une bonne partie des passages de 2019, avec des petites nouveautés dans certaines clairières avec des passages de barrières. Elle s’annonce absolument magnifique, moi qui ne l’aimais pas en 2019…
Sauvelade, comment dire…. Le premier passage nous laisse perplexe… qu’est ce qu’elle parait dure et difficile. Dure pour la mécanique et difficile dans le rythme qu’il faudra avoir. Elle est défoncée par endroits, pleine de dévers et de ciels. Cette spéciale s’annonce dantesque, déjà sur le « sec », même si des portions fraîchement arrosées nous mettent en difficultés avec le quad 2RM. Finalement sur les 2^ème et 3^ème passages, la connaissant mentalement, elle sera quand même sacrément belle, mais très probablement difficile pour tout le monde.
Pour le vendredi, nous sommes tranquilles, il nous restera Lanneplaa et Loubieng pour clôturer les reconnaissances. Nous sommes laarges !
Tranquilles ? A voir car déjà dans Loubieng, Clément et Gaëtan n’ont pas réussi à grimper dans certains bois alors que le temps était plutôt au beau jusque-là. La météo annonce de l’eau pour la nuit. A voir.
Le jeudi soir, l’ambiance n’est plus du tout la même…. Là où nous avions très chaud la veille, cette fois les nuages viennent encercler le campement et menacent de nous plonger sous des trombes d’eau.
Les menaces ne tardent pas à devenir une réalité dans la nuit. Une pluie constante et puissante s’abat sur le camping improvisé et mets notre tente à rude épreuve. Trop rude. Les gouttes finissent par faire la visite des chambres, puis à s’y installer durablement. Nous sommes la proie de la pluie dans notre propre habitation pour le WE. La galère… et au matin une question demeure : comment vont être les spéciales ?
Comme diraient certains, la question sera vite répondue. Même si globalement Lanneplaa se déroule bien, je me retrouve à pousser le quad sur une portion où nous ne montons pas avec Thierry. Un peu plus tard, je me retrouve dans une fâcheuse situation lors du second passage, seul sur le quad sur ce même passage. Suite à une descente, dans une montée en courbe gauche, le quad ne veut plus monter et finit par glisser de l’arrière dans le devers comme au premier tour. Seulement là, j’ai beau le secouer, sauter dessus, mettre toute ma masse sur l’arrière, rien n’y fait, je glisse, je glisse et je viens m’arrêter en travers du chemin le long d’un fossé en contre-bas au niveau de mes roues arrière. Là, je suis dans de beaux draps… je descends du quad côté gauche, le fossé dans mon dos, freins serrés, pour essayer de me sortir de là sans tomber dans le fossé. Impossible de bouger, le quad est planté et tend même à continuer sa descente. La piste est ultra glissante et même a pied je peine à rester debout.
En repassant du côté droit du quad, j’accélère, rien… je finis par essayer de bien me caler avec mes chaussures, d’accélérer pour faire patiner l’arrière, et de tirer sur le montant arrière du quad pour le remettre droit par rapport au chemin et accessoirement l’éloigner du fossé. En mettant des grands coups à tirer avec mon bras gauche, le quad se remet gentiment en ligne droite en me roulant dessus par la même occasion. Je passe la marche arrière pour revenir sur le chemin. C’est alors que le quad m’entraine avec lui dans la pente tout en travers… nous glissons ensemble sur 10m avant de stopper, le fossé étant maintenant sur notre gauche, ouf. Après un second essai en prenant le virage plus large, je suis de nouveau arrêté. Impossible de monter. Il me faut rebrousser chemin et repartir par la descente qui est maintenant en montée… cette fois ça passe. Heureusement, malgré 5 bonnes minutes bloqué, je n’aurai gêné personne. Je rallie finalement le reste de la spéciale par le goudron en shuntant le bout de bois impraticable pour moi.
C’est un peu boueux que nous arrivons au départ de Loubieng. De ce que nous avons compris, Lanneplaa était une promenade de santé à côté… je sens que l’affaire ne va pas être triste. C’est malgré tout (trop) confiant que nous abordons la spéciale.
Le début est largement praticable. Toujours à exagérer ces pilotes… Ou peut-être pas. Premier bois, ça grimpe, nous avançons bien quand petit à petit notre vitesse plafonne puis diminue jusqu’à ce que nous soyons complètement arrêtés. Je m’allonge en arrière, je saute, ça repart sur quelques centimètres, les pneus fument derrière, mais plus rien, nous sommes bloqués. Fort heureusement, d’autres quads sont là. Notamment la team Bozom/Laxague avec un quad 4x4 qui va nickel. On sort la frêle sangle laissée dans le sac après le Gers et Thierry grimpe seul tracté jusqu’en haut du bois… merci les mecs !!
A partir de là, tout va nickel, la spéciale n’annonce somptueuse comme d’habitude. Nous arrivons finalement dans le tout dernier bois. Et là c’est le drame. La descente va nickel, puis arrive une montée en épingle gauche. Nous sommes de nouveau bloqués. Thierry essaye seul, pareil. Motivé comme jamais, je prends la sangle, je l’attache, et en me postant d’un côté à l’autre du chemin, je tire le quad en mettant des grands coups de bras. Le quad monte par à-coups, jusqu’à ce que je me retrouve bloqué, glissant moi-même à pied…. Nous sommes à 5m de la crête, mais impossible de finir ! Là-dessus, plusieurs quads passent, sans nous proposer d’aide. Finalement un équipage s’arrête (je n’ai pas eu le temps de voir qui) et insiste pour nous aider. Nous finissons par accepter. Après un essai du pilote pour conduire notre quad se soldant par un échec, nous reprenons notre élan de plus bas avec la sangle. Dans un bruit de moteur voulant croquer la piste, les deux quads arrivent en haut non sans mal ! Pour ma part, je galère bien à pied sur une piste graissée par les passages des quads.
Une fois arrivés en haut, je dis à Thierry qu’il serait très risqué de continuer et qu’il doit y avoir un accès en haut par la route. Effectivement, Thierry sort avec le quad, je continue à pied pour noter les gros pièges… Quelle erreur… A peine débutée, ma marche se transforme rapidement en parcours du combattant. Une pluie dantesque s’abat sur la piste qui ne tarde pas à devenir un mini cours d’eau. La pente est telle que l’eau court rapidement et en abondance. L’état de la piste est incroyable… nous allons rouler là-dedans dimanche ? Je n’y crois pas ! Sous une pluie battante, nous finissons par sortir de cette spéciale 2h30 après y être rentrés…
C’est (enfin) la fin des reconnaissances. Autant dire que Loubieng sera faite tranquillement au premier passage pour nous si nous sommes encore en course le dimanche.
Nous sommes dans un sale état en revenant sur le campement, Clément et Gaëtan sont dans le même état avec des anecdotes plein les musettes, similaires aux nôtre en finalité.
Après une bonne douche bien méritée, nous sommes finalement présents aux vérifications administratives et techniques ainsi qu’au parc fermé du vendredi soir ! Enfin !!
C’est le moment de profiter un peu, de discuter avec les copains du TT qui sont contents de nous voir présents après nos aventures du Gers, encore une preuve de plus que le TT reste quand même le TT, surtout en 2RM.
Au campement, Emmanuel Ferchaud et sa famille nous rejoignent ainsi que Eric et un copain pour passer une bonne soirée aux fameuses patates chorizo. Ils nous feront également l’assistance pour le WE de course. Merci encore à eux !