La saison 2023
Terres du Gatinais 2023
1ère journée : samedi
C’est parti ! Enfin le rallye démarre. Après des mois d’attente après Dunes et Marais, la pression monte, l’excitation aussi ! Le ciel, sans être bleu perçant, semble se maintenir avec un aspect gris un peu lourd mais stable.
Déjà nous entendons parler de quelques abandons de marque alors que nous ne sommes même pas sortis du parc fermé.
Vient finalement notre tour, une mini assistance pour se mettre dedans et nous sommes rapidement au départ de la première, les liaisons étant très courtes sur ce rallye (un régal absolu !!).
ES1 : La Sucrerie 1 : ça démarre bien
Le décompte est donné, je suis concentré, la spéciale est en tête. L’objectif reste d’être prudent sur le départ, tester nos freins largement remaniés avant la course et voir si on peut accélérer le rythme au fur et à mesure du parcours. 5…4…..3………..2………………..1…..GO ! C’est parti ! Le moteur respire bien, les pneus ont l’air de faire leur travail même si notre monte ne nous a couté que la moitié du tarif des gommes habituelles. Cela reste une inconnue à cette heure-ci.
Ça glisse mais globalement c’est quand même jouable, on peut réaliser des freinages tardifs sans trop se mettre en danger. Sans être incroyablement rapides, je suis quand même sur un bon rythme sans erreur. Globalement les surprises sont bonnes et nous pourrons en mettre plus dans le deuxième passage si nous sommes encore en course.
La fin de la spéciale arrive, tout va bien et la ligne d’arrivée est passée sereinement. Le petit débriefing dans le buggy est unanime, nous pensons être pas trop mal niveau rythme, sans vraiment savoir ce que les autres auront fait non plus.
Le seul juge reste le chronomètre et c’est une belle surprise ! 3ème temps des 2RM sur 17 véhicules et 2ème temps de classe en 2.0L sur 10. Au général cela nous met 24ème sur 76. Nous sommes dans le jeu déjà !
ES2 : Lorcy Le Mont 1 : ça glisse davantage
D’après les « on dit » sur le parc d’assistance, la deuxième spéciale est plus glissante que la première. Côté mécanique rien à signaler pour nous pour le moment.
Jean Philippe et Annie accompagnés par Eric s’en sortent très bien à l’assistance et me permettent de penser sereinement à la spéciale suivante.
Et après une mini liaison, nous sommes au départ. Beaucoup de véhicules sont présents, il va falloir attendre et rester concentrés.
Une quinzaine de minutes plus tard, c’est notre tour ! Le décompte est donné, je suis concentré mais cela ne m’empêche pas de me faire surprendre sur une reprise goudron sur un pont. En effet, le buggy pivote plus vite que prévu sur la reprise et je suis à deux doigts du tête à queue, évité grâce à un rattrapage au frein à main in extremis… rrrrhhhhh on ne gagne pas du temps là !
A part ça le rythme est quand même bon, sur un terrain parfois bien glissant, en effet. La motricité est un peu précaire à certains endroits et j’ai la sensation de perdre du terrain sur les relances 1ère => 2ème le long des bois.
A l’arrivée, les sourires sont quand même sur les lèvres. Ça a roulé vite et propre, nous verrons les résultats. Arrivés au point stop, les heures d’arrivées sont affichées. Avec le recul, soit les heures étaient fausses, soit j’ai lu n’importe comment. Nous semblons tourner en 9’27’’ mais je vois que les autres sont aux alentours des 9’ ou 10’, ne connaissant pas leur heure de départ. Dans les deux cas c’est surprenant. Je ne nous vois ni perdre 27’’ ni signer un scratch de 33’’ bien évidemment.
C’est à ce moment là que le site de la FFSA est en plein bug général concernant les chronos…. Pas d’information donc sur l’état des classements.
ES3 : La Sucrerie 2 : plus roulant
A l’assistance rien de notable si ce n’est que nous nous disons qu’il est peut-être judicieux de conserver nos pneumatiques pour le dimanche qui sera également compliqué sur certaines portions. Nous décidons donc de garder nos pneus arrière et de mettre des pneus usés sur le train avant.
Sur le routier, le buggy est méconnaissable. Le train avant est beaucoup plus réactif. Nos pneumatiques en gomme dure ne doivent quand même pas avoir la même efficacité sur la piste que les gommes habituelles.
Nous revoilà au départ, la mécanique est chaude. Le décompte est donné par l’écran, c’est parti ! La piste a évidemment un peu séché, mais ce n’est pas non plus très différent. J’en mets davantage sur pas mal de petites zones que j’avais en tête du premier passage. Le rythme est très bon et sans aucune erreur. Difficile pour moi de faire beaucoup plus dans celle-là tout en gardant une marge correspondante au fait de débuter le rallye.
Petite inquiétude sur le routier du retour. Je trouve le buggy très vif, voire instable en ligne droite lorsque je mets des grands coups de volant. D’abord nous pensons à la DA ou a un souci de rotule. Nous verrons bien à l’assistance.
Niveau chronos, toujours le flou artistique… impossible de savoir où nous nous situons. Il en sera de même pour la lecture de ce résumé de course.
ES4 : Lorcy Le Mont 2
A l’assistance, rien à signaler de notre côté finalement. Nous avons un tout petit jeu dans un silentbloc sur le train avant mais rien de méchant. La DA est ok, rien à signaler, aucun jeu, rien.
Il faut rester concentrés pour faire une belle 4ème spéciale et garder le rythme. Au niveau des classements, difficile de se situer. A part tout donner sur la piste, nous ne pouvons pas forcément gérer grand-chose.
L’objectif sera d’aller un peu plus vite sur certaines portions mal négociées sur le premier passage. J’ai en tête le pont du départ et des petits passages entre des habitations pris avec trop de rythme au détriment de la propreté des trajectoires.
Le départ est bon, pas de faute. Globalement, les consignes sont respectées, les sauts sont également pris avec une bonne dose de vitesse supplémentaire. Comme jusqu’ici, beaucoup de plaisir au volant, le buggy fonctionne super bien, l’équilibre est sain, les freinages rassurants et le moteur pousse quand même pas mal malgré une petite difficulté confirmée lors des passages 1ère => 2ème. Si le premier rapport est poussé trop haut, la boite a un peu de mal à craboter sur le glissant, et en short-shiftant, le moteur a du mal à relancer la 2ème. C’est un mini casse-tête qui nous fait forcément perdre du temps face aux boites séquentielles.
Côté chrono, toujours l’inconnue pour le moment même si le site indique au moins le nombre de rescapés encore en course. Impossible donc de se situer une nouvelle fois.
ES5 : La Sucrerie 3
Dans le paddock tout va bien, pas de souci notable. Après un dernier passage en parc de regroupement, il est l’heure d’attaquer la dernière boucle. Le terrain va encore avoir bien séché, l’affaire va se corser pour nous. En effet, les prototypes moteurs de moto et Honda soit plus légers soit plus puissants que notre prototype vont pouvoir passer davantage au sol et profiter de leur avance technologique.
Il faudra donc tout donner et se cracher dans les mains si on veut tenter suivre le rythme imposé par les leaders.
Sur le début de spéciale, on voit que les buggys sont en pleine possession de leurs moyens sur la piste ! Ça roule bien. On va se régaler. C’est notre tour ! Go ! En effet, tout à bien séché, on en met un peu plus partout, les sauts pris à fond, quel pied !
J’adore cette spéciale, avec des grosses portions très rapides avec quelques courbes où les écarts se feront rapidement entre ceux qui lâchent et ceux qui passent en prenant plus de risques.
La fin de spéciale pointe le bout de son nez, nous remontons un chemin en courbes le long d’un bois, la 5ème est enclenchée, le moteur ronfle… Soudain c’est un peu la surprise, Quentin Lapersonne et Arnaud Dupuis sont bloqués dans une équerre. Gros freinage, et ça passe sur le côté ! Nickel. Enfin presque, dans le 90D pris tout en travers, belle dégauge d’huile de plusieurs secondes. Aie aie aie, on touche à rien et on attend…
On perd du temps dans l’affaire, je donne tout sur le final. Ça roule fort, mais encore des dégauges… je prie pour ne pas abîmer le moteur.
L’arrivée est passée, on débrief avec Thierry. Ses propos sont rassurant sur les dégauges. Ses félicitations sur le rythme en spéciale aussi. Ce qui l’est moins en revanche, c’est la température des médias du buggy. L’eau est à 120-130°C et le thermomètre d’huile a son aiguille bloquée à son maximum 130°C voire au-delà…
Sur la liaison, piano piano. Le moteur refroidi gentiment, tout à l’air ok. Bizarre quand même cette chauffe. Il faudra regarder à l’assistance.
Une fois arrivés au pointage d’entrée de parc d’assistance, cette fois, les chronos sont à jour ! Enfin ! Et surprise, nous sommes 4ème au scratch des 2RM après cette 5ème spéciale ! La folie !
En effet, les performances ont été plutôt constantes et proches du bon chrono dans la 1ère spéciale :
ES2 : 6ème des 2RM / 2ème des 2.0L / 29ème au général
ES3 : 4ème des 2RM / 2ème des 2.0L / 25ème au général
ES4 : 4ème des 2RM / 2ème des 2.0L / 29ème au général
ES5 : 6ème des 2RM / 3ème des 2.0L / 24ème au général
La tendance se confirme. Bien que le chrono au général soit le meilleur de notre journée (24ème temps), nous sommes plus loin que précédemment dans notre catégorie même si les écarts sont très faibles (6ème en 2RM à seulement 10’’ du scratch).
En attendant, il reste une dernière spéciale. Go pour la dernière assistance.
ES6 : Lorcy Le Mont 3
A l’assistance, pas grand-chose à noter. Nous regardons au radiateur, nous ne voyons rien de particulier. Un peu inquiétant cette montée en température dans la dernière mais nous ne comprenons pas trop pourquoi, sans pour autant trop s’y focaliser finalement.
Aller, nous sommes prêts pour aller disputer la dernière spéciale et essayer d’aller garder notre 4ème place des 2RM. Sébastien Lafleur n’est qu’à 4’’, il va falloir envoyer !
Nous y sommes, départ de la dernière. Go !!! Le rythme est très bon d’entrée de jeu. Le plaisir est bien là. Seulement, quand je jette un petit coup d’œil aux instruments sur le tableau de bord, je vois furtivement que la température d’eau semble élevée.
La dernière ligne droite de la journée en spéciale est traversée en 5ème, et c’est fait, nous passons cette première journée avec une grosse attaque tout du long. Côté négatif, la température d’eau est une nouvelle fois très élevée… on a quand même un souci avec ça, il ne s’agit plus d’un cas isolé.
Côté chrono, ce n’est pas flamboyant. Nous signons le 7ème temps de groupe, 3ème de classe. Nous sommes 33ème au général sur celle-ci.
A l’assistance, nous prenons la décision de mettre nos pneumatiques économisés à l’arrière et de passer la paire ayant réalisée tout le samedi à l’avant pour le dimanche. Premier constat, nous avons du mal à voir qui est qui tellement les gommes ne se sont pas usées. D’un côté c’est une bonne nouvelle, mais cela veut aussi dire que notre monte ne doit pas être très efficace sur la piste.
Bilan du samedi :
Nous y voilà, la première journée de course est bouclée ! Déjà une belle satisfaction et un mini soulagement de se dire que nous avons été dans le rythme sur ce premier acte. L’équipage n°60 est aussi présent au parc ce qui annonce une belle soirée.
Niveau classement c’est la surprise. Nous sommes 4ème des 2RM au scratch, 2ème de classe. Au 22ème rang au général sur 59 équipages dans des conditions ne favorisant pas les 2RM, la performance est satisfaisante. Derrière nous se trouvent Martinez, Jonnaux et Cottereaux avec des Top autos en 2RM. Quelle fierté de hisser notre prototype parmi ces superbes buggys !
Pour dimanche, il va falloir tenir le rythme si on veut conserver notre place. En effet, nous n’avons que 13’’ d’avance sur Martinez/Guillaumot et leur Caze Shuriken tout neuf. Un dimanche qui s’annonce plus technique et plus compliqué que ce samedi très roulant avec un terrain plus accidenté et plus humide, même si la première journée et le vent bien présent ont dû retirer un peu d’eau des chemins.