Nous y sommes. Sortie de parc prévue à 9h56 du matin. La pression et surtout l’excitation commencent à monter. Nous voyons les véhicules arriver un par un à l’assistance pendant que nous montons la tonnelle et tout le matériel. Les premières informations arrivent au compte-goutte, la spéciale est globalement roulante mais certaines portions en herbe restent piégeuses. Gare aux fossés profonds qui nous attendent sur le bord des pistes.
Nous partirons dans le premier groupe des deux roues motrices en 5ème position ce qui est plutôt assez rare pour nous.
ES1 : La Sucrerie premier passage
Au moment de prendre le départ, le soleil asseche la piste. Le temps joue avec nous, mais aussi avec les concurrents qui partent derrière nous.
Nous arrivons sur la ligne de départ, nous sommes prêts. Le décompte est fait, 5…4…..3…….2………..1……………..Go ! C’est parti, déjà le moteur est dans les tours, le rythme est bon, les freinages comme il faut, d’autant que nous sommes dans la première spéciale du rallye.
Thierry est parfaitement dans le coup, rien à dire. Les notes s’enchainent bien, la véhicule et le moteur fonctionnent comme il faut, c’est gros plaisir dans le buggy. Malgré un coup de mou sur la deuxième quart de la spéciale, ça reste pas mal pour un premier passage compte tenu du fait que certaines portions restent glissantes.
Sur un passage en herbe suite à une serie de virages, l’arrière du buggy en porte à faux nous embarque dans une équerre à droite. Le demi tour n’est pas loin et nous calons. Perte de temps forcément mais la deuxième moitié de la spéciale est très bonne, les passages dans les portions glissantes et délicates etant parfaitement maitrisés.
Sur une dernière portion détrempée et boueuse, Thierry maitrise parfaitement la véhicule tout en attaquant au maximum pour sortir le meilleure du peu de motricité sur ce terrain. A la fin le chrono n’est pas mauvais du tout. Nous faisons 5ème de classe sur 12 et 37ème au général sur 59. Belle performance donc qui nous place premiers du Légend Group.
De retour à l’assistance, première petite frayeur. Le moteur a craché un peu d’huile par la distribution. Il n’y a pas grand-chose mais tout de même c’est relativement inquiétant d’autant qu’il ne fume pas et fonctionne parfaitement bien. Nous décidons de nettoyer la zone grasse et de continuer. Sur le reste de l’assistance, la fuite ne semble pas continuer même moteur allumé.
ES 2 : Lorcy Le mont premier passage
C’est parti pour la deuxième de la journée. D’après les dires des premiers véhicules passés dans la spéciale, c’est relativement roulant néanmoins, certaines zones d’ombre sont très glissantes. Mon rôle sera d’aider Thierry au maximum dans l’anticipation des zones à risques pour perdre un minimum de temps.
Dès le départ le rythme est très bon. Nous démarrons bien ce rallye, plus fort que l’année passée. Le moteur respire bien, nos modifications sur le capot arrière portent leurs fruits puisque déjà après la première spéciale, le filtre à air n’avait aucune impureté.
Le début de spéciale est très roulant. Les zones glissantes sont largement praticables mais Thierry doit tout de même s’employer avec le volant pour garder le proto en ligne droite. A mi-parcours nous venons taper assez fort devant juste avant une bosse. Ca roule toujours. La fin de spéciale est un peu plus glissante mais rien à signaler à par des bidons couchés et des traces bien visibles dans les champs de blé.
L’arrivée est passé sur un bon rythme, nous sommes contents dans l’auto. Le rythme a été très bon, nous nous sommes vraiment amusés.
En regardant le chrono, Franco Martinez avec qui nous étions au coude à coude nous colle près de 25’’. Croyant d’abord à une erreur sur notre chrono au pointage (calcul bizarrement noté sur le carnet), nous sommes finalement largement à notre place quand on regarde les temps des autres une fois rendus à l’assistance. Félicitations à l’équipage n°242 pour cette énorme perf’ !
En découvrant le temps des autres, grosse satisfaction de voir que nous arrivons à tenir le rythme des frères Vauthier et de l’équipage Ridel/Besnard. Nous sommes dans le coup en ce début de rallye.
Encore une nouvelle inquiétante en arrivant à l’assistance cependant. Notre amortisseur avant droit a pas mal fuit, de l’huile est bien présente le long de la tige et est même un peu stockée sur la butée caoutchouc. Le choc à mi spéciale doit y être pour quelque chose.
Bonne nouvelle néanmoins, le moteur n’a pas craché d’huile par la distribution. Un sur-régime en début de rallye en était peut être la cause.
ES 3 : La sucrerie deuxième passage
Nous voilà au départ de la 3. Le mot d’ordre : attaquer un maximum pour se faire plaisir et continuer à suivre les autres 2RM de devant. L’assistance est présente pour venir voir le départ. Le décompte est donné, gaz !!!
Premier freinage « au bois ». Thierry s’exécute. Gros freinage, quelques mètres plus tard et nous étions dans le tas de gravats. Régale absolu dans le buggy, le moteur marche super bien, fond de 5 dans la ligne droite suivante.
Arrivent deux courbes goudron prises à fond puis de nouveau gros freinage pour équerre droite. Un peu optimistes sur les capacités de freinage on jardine un peu en prenant soin de repartir tranquillement et par la ligne de course.
Au moment de repartir, j’entends que le moteur n’a plus la même son, différent sans trop savoir comment. Très vite le doute se lève, nous avons un « glang-glang-glang-glang-glang » a peine audible avec les casques et la radio. Je dis à Thierry : « on a une bielle de coulée ! » Ne voulant pas trop y croire et de manière à en avoir le cœur net, nous nous arrêtons et faisons monter le régime à l’arrêt. Avec les casques ce n’est pas très net mais il y a un bruit. Nous décidons d’abandonner. Une fois décasqués plus de doute possible, le moteur a bien un bruit. Il s’agira bien d’une bielle coulée…
Il nous restera plus qu'à encourager les copain sur la bord de la piste le temps de regagner l'assistance. Merci aux Cagouilles et à la BTBF pour les beaux travers à cet endroit!
Rallye terminé pour nous donc. Vraiment dommage, le rythme y était et cette 3ème spéciale bien sèche et peu bosselée était parfaite pour notre châssis relativement dépassé en termes de débattements.
Grosse déception forcément après beaucoup d’efforts de préparation les semaines précédant le rallye. Ce n’est que partie remise, nous reviendrons sûrement en 2018 sous un aussi beau soleil, on l’espère. Cette fois nous aurons notre porte bonheur sur la prise d'air de toît. Une page se tourne, ou plutôt l'histoire continue. N'est ce pas Grande Soeur?
